HTML Document 2-Introduction

Date de publication 08/08/2013
Contributeur areveillon

Les organismes vivants de toute origine, dans leur variabilité, assurent la vie de l'homme. C'est à partir d'eux que l'homme arrive à satisfaire les besoins fondamentaux de sa famille et, par la solidarité, les besoins de la communauté.

Les besoins à satisfaire sont multiples : l'alimentation, l'habillement, le logement (construction), les soins de santé, l'éducation y compris la culture, la religion, la science et la technique.

En République Démocratique du Congo où le développement technique et technologique est encore timide, les besoins fondamentaux de la population (dont plus de 60 % vivent en milieu rural) sont satisfaits à partir de l'exploitation primaire des ressources biologiques tant végétales qu'animales.

Vivant dans la nature et avec elle, la population congolaise appréhende facilement les problèmes qui touchent aux ressources biologiques qu'elle exploite pour sa survie. Elle constate par-ci par-là la disparition de telle ou telle espèce d'animaux ou de végétaux. Mais elle reste bloquée, incapable d'agir en faveur de la biodiversité car la pauvreté dans laquelle elle vit lui interdit de « conserver » ces ressources. En effet, l'évolution de sa situation socio-économique est telle que lorsqu'on lui parle de gérer autrement ses ressources biologiques, elle a l'impression (à tort) que l'on cherche plutôt sa mort et sa disparition de cette terre. Il y a un travail immense à effectuer pour mieux informer et former la population dans son ensemble : les ruraux et les citations, les dirigeants et les dirigés, les hommes et les femmes, les riches et les pauvres.

Le projet de la stratégie élaboré par des experts nationaux et approuvé par les participants au séminaire national tenu en novembre 1997, a été soumis à l'appréciation des participants aux ateliers provinciaux organisés à travers tout le pays. Toutes les couches sociales et professionnelles étaient représentées à ces ateliers : les paysans, les organisations non gouvernementales (dont les églises) opérant dans des domaines divers, les scientifiques-chercheurs, les exploitants forestiers, les pêcheurs et chasseurs, les chefs coutumiers, les hommes et les femmes, les enseignants du primaire et du secondaire, les commerçants et hommes d'affaires, etc.

La participation active de tous aux ateliers n'a laissé aucun doute quant à l'intérêt qu'ils attachent aux ressources de la biodiversité. Les participants ont traduit leur engagement à œuvrer en faveur de la biodiversité au profit de toutes les générations à travers les multiples propositions d'actions à entreprendre pour que le but de la stratégie nationale soit atteint. A chaque atelier , l'autorité provinciale s'est impliquée et s'est engagée à apporter sa part dans la mise en œuvre de la stratégie.

Le but triple de la stratégie nationale a été défini à partir des trois objectifs poursuivis par la convention, à savoir :

  • la conservation de la diversité biologique qui comprend la diversité des espèces, celle au sein des espèces ou diversité intraspécifique ainsi que la diversité des écosystèmes ;
  • l'utilisation durable des éléments constitutifs de la biodiversité, c'est-à-dire les plantes, les animaux et les écosystèmes ;
  • le partage juste et équitable des avantages découlant de l'exploitation des ressources génétiques.

Partant de ce qui précède, la stratégie nationale de la République Démocratique du Congo se fixe comme l'un des objectifs spécifiques d'amener l'ensemble de la population habitant le territoire congolais à adopter un comportement (donc une nouvelle nature par des nouvelles habitudes) favorable à la conservation des ressources de la biodiversité, tant in situ que ex-situ, à la gestion rationnelle (affectation efficiente des ressources, évitant tout gaspillage) et donc, à une utilisation durable de ces ressources de manière à ne point en priver les générations futures.

Les participants aux ateliers ont en outre tracé les pistes à suivre pour assurer la mise en œuvre de la stratégie. Des propositions relatives au cadre institutionnel, à la participation de la population, des ONG et du secteur privé ainsi qu'un certain nombre de mesures incitatives ont été formulées et discutées.

La stratégie nationale s'adresse à toute la population habitant la République Démocratique du Congo sans aucune distinction ou discrimination. La gestion intelligente des ressources biologiques interpelle tout le monde car la vie de toute la société (communauté humaine) en dépend.