HTML Document 7. Conservation ex-situ

Date de publication 28/03/2009
Contributeur Guy Mboma
Couverture géographique Congo, La République démocratique du

La conservation ex-situ au Congo est considérée comme si elle était subordonnée à la conservation in-situ plutôt qu'une alternative de conservation de la biodiversité. C'est le cas même dans la plupart des pays africains.

Les activités de conservation ex-situ sont associées aux jardins botaniques, aux parcs zoologiques, aux musées naturels, aux herbaria, aux facilités d'élevage en captivité et aux fermes semencières.

La plus importante institution congolaise de conservation ex-situ est l'Institut des Jardins Zoologiques et Botaniques du Congo, créé par ordonnance présidentielle en 1978.

7.1. Activités botaniques

L'IJZBC compte trois services de conservation botanique :

  • le service botanique chargé de la recherche taxonomique, des études écologiques, phytosociologiques et phénologiques de la flore, ainsi que de l'entretien des herbaria ;
  • le service agronomique chargé des fruits, du greffage des végétaux et autres plantes alimentaires, ainsi que de l'introduction et de l'extension, en milieu rural, des espèces économiquement importantes ;
  • le service horticole chargé de la culture, de la multiplication, du greffage des plantes ornementales.

On dénombre trois jardins botaniques au Congo :

  • le jardin botanique de Kisantu (Bas-Congo), créé en 1900, compte près de 2.500 espèces végétales provenant de différentes régions tropicales du monde. La superficie est de 220 hectares. On y trouve des pépinières, une collection des semences, un arboretum de près de 200 espèces domestiques et un herbarium d'environ 5.000 spécimens ;
  • le jardin botanique d'Eala (Equateur), avec une superficie de 370 hectares. Il compte un herbarium et un arboretum d'arbres fruitiers ;
  • le Parc de la Révolution, créé en 1936 à Kinshasa, avec une superficie de 6 hectares. On y dénombre près de 300 espèces de plantes.

Il existe trois autres herbaria au Congo ; le plus important est celui de l'INERA à Yangambi avec environ 10.071 herbes, 7.953 plantes vasculaires, 1.399 fleurs, 1.969 graines, 141 écorces et 918 spécimens d'arbres représentant 111 familles et 1.454 espèces.

Un des herbaria appartient à l'Université de Kinshasa et compte 8.313 spécimens dont 5.267 proviennent de Kinshasa avec 140 familles, 806 genres et 1.546 espèces.

L'Institut National pour l'Etude et la Recherche Agronomique (INERA) a aussi de petits herbaria à Yangambi, Nioka, Mulungu, Kipopo, Mvuazi et Luki, et le nombre de spécimens gardés est aujourd'hui difficilement chiffrable par manque de suivi.

Le service National de Reboisement a mis aussi en place en 1982 un arboretum au Centre Forestier de Kinzono, avec 73 espèces pour des études de croissance. Malheureusement, cet arboretum est la proie annuelle de feux de brousse incontrôlés qui compromettent sa survie.

Le Service National des Semences (SENASEM) quant à lui collectionne des semences végétales de maïs, de riz, de haricot, de soja, d'arachide et de vigna à plusieurs endroits du pays.

Parmi les projets qui font la production et la multiplication des semences : on peut citer :

  • le projet fruits et légumes autochtones du Bas-Congo, sur financement de la FAO ;
  • le projet Kwango-Kwilu mené par une ONG belge et impliqué dans la domestication des espèces sélectionnées pour leur valeur nutritionnelle élevée ;
  • le projet financé par l'UNICEF et mis en oeuvre par le Département de Biologie de l'Université de Kinshasa pour l'introduction des espèces exotiques végétales comestibles.

Enfin, plusieurs organisations et projets se spécialisent dans l'importation et dans la propagation des espèces exotiques (Acacia, Eucalyptus, Cyperus, Pinus, Teck et Limba, espèces fourragères), mais leur coordination reste précaire.

7.2. Activités zoologiques

L'IJZBC compte trois services en rapport avec la conservation zoologique ex-situ :

  • le service zoologique est responsable de l'identification et de l'éthologie des animaux ;
  • le service vétérinaire s'occupe des soins, de l'hygiène et de l'autopsie ;
  • le service de documentation s'occupe des registres.

Depuis 1986, l'IJZBC (l'Institut des Jardins Zoologiques et Botaniques du Congo) a une Convention avec l'ICCN (Institut Congolais pour la Conservation de la Nature) pour la capture des animaux sauvages en vue de repeuplement des zoos. Le nombre d'animaux dans les zoos du Congo atteint presque 386 dont 87 espèces différentes parmi lesquelles 156 individus de mammifères, 141 oiseaux et 89 reptiles.

La République Démocratique du Congo compte au total 4 jardins zoologiques :

  • le jardin zoologique de Lubumbashi, créé en 1932, avec une superficie de 16 hectares et 125 animaux ;
  • le jardin zoologique de Kisangani, créé en 1951, avec une superficie de 89 hectares et 55 animaux ;
  • le parc de la N'Sele, créé en 1971 avec 17 hectares et 188 individus;
  • le Zoo de Kinshasa.

Les activités d'élevage en captivité sont fort limitées au Congo, en dehors du Parc de la N'Selé. De plus en plus, cependant des individus se donnent de façon isolée à cette activité dans plusieurs coins du pays et même à l'Université de Kinshasa.

Des éléphants sont également capturés à la Garamba pour la domestication.

Il existe aussi des projets d'élevage de poissons au Congo (pisciculture). Ils sont surtout concentrés dans le Bandundu et le Bas-Congo.

On rencontre quelques collections zoologiques dont la plus connue est celle de l'Université de Kinshasa et actuellement, celle de la faculté des sciences de l'Université de Kisangani où des efforts appréciables de redynamisation et de réhabilitation sont entrepris avec les moyens du bord.

Il n'existe aucune banque de sperme en soi au Congo. Le seul stock connu est celui utilisé pour l'insémination artificielle dans les fermes d'élevage (Kamina, Tanganyika, Boma, Bunia et à N'sele). Ce stock est essentiellement d'origine européenne et canadienne pour l'insémination des races africaines, mais ne constitue nullement une collection au vrai sens du terme.