HTML Document CHAPITRE 4: GESTION ET UTILISATION DES RESSOURCES BIOLOGIQUES AU CONGO

4.1. GESTION DES ÉCOSYSTEMES NATURELS

4.1.1. Nature des écosystèmes

L'ensemble des ressources naturelles constituant la biodiversité du Congo se répartissent au sein de deux principaux écosystèmes, à savoir: les écosystèmes terrestres et les écosystèmes aquatiques.

4.1.1.1.  Ecosystèmes terrestres

Les écosystèmes terrestres sont de sept types:
- forêt dense (sempervirente, semi-sempervirente marécageuse et secondaire);
- forêt claire (zambézienne et soudanienne);
- formation herbeuse (savanes de types divers);
- bambousaie;
- végétation de montagne (végétation afroalpine);
- végétation herbeuse d'eau douce et végétation aquatique;
- mangroves.

Les superficies des formations végétales estimées à partir de l'interprétation des images satellitaires, les pourcentages de forêt et de territoires correspondants sont donnés dans le tableau 26.

Tableau 26: Types des formations végétales rencontrées au Congo

FORMATION VEGETALE

SUPERFICIE (km2)

% FORET

% TERRITOIRE

FORET DENSE HUMIDE (Forêt sempervirente et semi-décidue)

872251.16

68.14

37.20

FORET DE MONTAGNE

- Forêt dense de montagne
- Forêt de bambous

 

38612.39
1666.72

 

3.01
0.13

 

1.65
0.07

FORET DENSE SECHE DEGRADEE

- Forêt dense tropophile
- Forêt claire (Milombo)

 

51946.17
102225.61

 

4.06
7.99

 

2.22
4.36

FORET SUR SOL HYDROMORPHE

88614.05

6.92

3.78

GALERIES FORESTIERES

2500.08

0.19

0.11

FORET DE MANGROVES

555.57

0.04

0.02

FORET SECONDAIRE

121670.70

9.54

5.19

TOTAL FORET

1280042.46

100

54.59

MOSAIQUE FORET-SAVANE

165838.83

 

7.07

PLANTATIONS

555.57

 

0.02

SAVANES HERBEUSES ET ARBUSTIVES

768358.82

 

32.77

EAU

62502.07

 

2.67

NON INTERPRETE (NUAGES)

67502.24

 

2.88

TOTAL PAYS

2344800.00

 

100.00

Source: SPIAF, 1994

En effet, le Congo compte 1.280.042,16 km2 de formations essentiellement forestières qui se répartissent à travers les différentes régions du pays, comme l'indiquent le tableau 27 ainsi que la carte reprise à l'Annexe 3.

Tableau 27: Répartition des superficies forestières par province administrative

PROVINCES

SUPERFICIE TOTALE

SUPERFICIE FORESTIERE

% FORET

Bandundu

295658

120000

40.6

Bas-Congo

53855

10000

18.6

Equateur

403292

402000

99.7

Province Orientale

503239

370000

73.5

Kasaï-Occidental

156967

40000

25.5

Kasaï-Oriental

168216

100000

59.4

Kinshasa

9965

-

-

Nord et Sud Kivu + Maniema

256662

180000

70.1

Katanga

496865

10000

2.0

TOTAL

2344885

1232000

52.5

Source: SPIAF, 1994.

Ces différentes formations forestières constituent le principal habitat de nombreuses espèces animales.

4.1.1.2. Ecosystèmes aquatiques

Le Congo possède un réseau hydrographique très dense. Les plans d'eau représentés par l'immense réseau fluvial, les plaines inondées et les lacs couvrent environ 86.080 Km2 (3,5 % de la superficie nationale) et ont un potentiel halieutique considérable.
Les grands lacs périphériques de l'Est couvrent une superficie d'environ 48.000 km2 dont 47 % sont de juridiction congolaise. Les superficies respectives pour le Congo sont:
- Lac Tanganyika: 14.000 km2
- Lac Albert: 2.420 km2
- Lac Kivu: 1.700 km2
- Lac Édouard: 1.000 km2
- Lac Moero: 1.950 km2

Le système lacustre du Congo comprend en outre deux importants lacs intérieurs, le lac Tumba et le lac Maï-Ndombe. Ils couvrent ensemble entre 2.300 et 7.000 km2 selon les saisons (faible en saison sèche et forte en saison pluvieuse). On y inclut également les lacs artificiels de Kamalondo (6.256 km2) le lac Tshangalele (446 km2) et le lac N'Zilo (280 km2).
Le système fluvial couvre environ 34.000 km2 sur un réseau de plus de 33.000 km constitué du fleuve, affluents principaux et rivières secondaires.
Le Congo compte enfin 40 km de façade maritime couvrant une superficie de 2.000 Km2 de plan d'eau.

4.1.2. Problématique de la gestion des écosystèmes et des aires protégées

De nombreux problèmes de gestion des écosystèmes en général et des aires protégées en particulier se posent. Les principaux problèmes rencontrés dans la gestion sont:
- effectifs du personnel de surveillance insuffisants, peu formés et sous-équipés;
- démotivation du personnel due à l'insuffisance du salaire, des primes et des frais de fonctionnement;
- mauvais rapports de cohabitation entre les gestionnaires des aires protégées et les populations locales résultant d'une péréquation mal établie et non définie des revenus découlant des ressources naturelles;
- cadre institutionnel de gestion mal adapté et parfois mal défini.

L'insuffisance considérable du personnel de surveillance et de moyens entraîne des intrusions irrégulières des populations à l'intérieur de certains parcs nationaux et réserves apparentées, occasionnant un braconnage intensif et la déforestation. D'autre part, la non implication des populations environnantes dans l'aménagement et la gestion des écosystèmes ne garantit pas la viabilité des aires protégées. L'absence de programmes d'éducation mésologique et le manque de sensibilisation de la population ne facilite pas la mise en oeuvre des mesures de protection des aires protégées.
Conformément à l'article 1er de l'Ordonnance-Loi n° 69-041 du 22 août 1969, toute partie de la République Démocratique du Congo peut être constituée en réserve naturelle intégrale lorsque la conservation de la faune, de la flore, du sol, des eaux et, en général, d'un milieu naturel présente un intérêt spécial et qu'il importe de soustraire ce milieu à toute intervention susceptible d'en altérer l'aspect, la composition et l'évolution.
Au Congo, on distingue quatre principaux types d'aires protégées:
- les parcs nationaux;
- les domaines de chasse et les réserves apparentées;
- les réserves de la biosphère;
- les réserves forestières.

À ces aires protégées s'ajoutent les jardins zoologiques et botaniques ainsi que les secteurs sauvegardés.
L'objectif du gouvernement est de porter à 12-15 % de la superficie du pays l'étendue des aires protégées, de manière à représenter dans ce réseau les différents écosystèmes naturels qui traduisent la diversité biologique propre au Congo.
Actuellement, environ 9,6 % de la superficie du pays constituent des aires protégées, si l'on inclut les projets de nouveaux parcs nationaux couvrant une superficie de près de 1 % du territoire national. La superficie des aires protégées existantes (du moins celles pour lesquelles des données sont disponibles) et des projets de parcs nationaux est donnée au tableau 28.

Tableau 28: Importance des aires protégées au Congo

TYPE

NOMBRE

SUPERFICIE APPROXIMATIVE (ha)

% PAYS

Parcs nationaux:

- opérationnels*
- en projet

 

8
4

 

8491000
2244266

 

3.6
0.9

Domaines de chasse

57

10984266

4.7

Réserves de la biosphère

3

267414

0.1

Réserves forestières

117

517169

0.2

Jardins zoologiques et botaniques

3 et 3

+/-1000

0.0+

Secteurs sauvegardés:

- sites de reboisement
- réserves naturelles

 

-
1

 

112000
36000

 

0.0+
0.0+

TOTAL

196

225653474

9.6

*inclut le projet de parc national de Moanda

Source: Compilation ICCN/MAB-Congo (1994).

Seize sites d'intérêt local, national ou international ont été identifiés par l'ICCN pour faire partie du réseau des aires protégées du Congo. Quatorze de ces sites sont présentés au tableau 29 (voir aussi section 4.2.5). A l0 heure actuelle, ces sites ne sont pas protégés et leur biodiversité est fortement menacée.

Tableau 29: Principaux sites critiques identifiés

DENOMINATION

LOCALISATION

CARACTERITIQUES

ETAT ACTUEL

Shusu Kivu - Iles recouvertes de forêt dense
- Faune caractéristique
- Déboisement interne
- Manque de statut
Mai-Mpili Kinshasa Mosaïque forêts/savanes Pas de statut
Ngaenke Kinshasa Forêt résiduelle Pas de statut
Sud-Masisi Equateur - Faune ichtyologique riche et variée
- Forêt marécageuse
Réserve existante mais ne bénéficiant pas de mesures de protection appropriées
Ngiri Equateur - Forêt inondée
- Végétation marécageuse
Site peu connu, ne bénéficiant pas de protection
Lomako Equateur - Forêt dense
- Habitat de chimpanzé nain et du Cercopithecus salonga
- Région habitée et site ne bénéficiant d'aucune mesure de protection
- Devrait être rapidement érigée en réserve intégrale
Abumabazi Equateur Forêt tropicale à tendance sémi-décidue Site peu connu et nécessitant une protection et un recensement
Lomami-Lualaba Prov.Orientale du Kivu - Forêt dense
- Forêt inondée
- Forêt marécageuse
Site peu connu et nécessitant une protection et un recensement
Maniema Maniema - Savanes boisées
- Mosaïque forêts/savanes
- Forêts d'altitude
Sites peu ou non protégés
Itombwe Kivu - Hautes terres couvertes de forêt et de savanes
- Richesse ichtyologique et mammalière
- Possibilité d'intégrer un développement rural
- Absence d'inventaire de la diversité biologique

- Forte pression humaine

Kabobo Kivu et Katanga Ecosystèmes montagneux Aucun contrôle de la situation physique ou biologique
Luo Equateur - Forêt dense
- Habitat de chimpanzé nain et Cercopithecus salonga
Aucun statut et aucune mesure de protection
Kolwezi-Kuamasumba Katanga - Lambeaux forestiers
- Eléments de la forêt dense du Nord
- Pas de contrôle
- Peu de connaissance
Grotte de Mbanza-Ngungu Bas-Congo Poissons aveugles - Pas de statut
- A l'abandon

Source: SPIAF et ICCN (MECNT, 1994)

 

4.2. CONSERVATION DES ESPÈCES VÉGÉTALES DANS LE PAYS

4.2.1. Conservation in situ

La conservation in situ des espèces végétales est faite à travers la mise en place d'aires protégées qui se présentent sous différentes formes, à savoir:

- parcs nationaux (7);
- réserves de la biosphère (3);
- réserves forestières (117);
- domaines de chasse et réserves de faune (57);
- réserves intégrales (5).

Toutes les aires protégées, à quelques exceptions près, n'ont pas fait l'objet de travaux d'inventaire floristique quantitatif et qualitatif. Toutefois, l'on connaît sommairement pour la majorité d'entre elles les types principaux de végétation qu'elles renferment et dont elles sont sensées assurer la conservation in situ.
Jusqu'à présent, seuls les Parcs Nationaux des Virunga, de la Garamba et de Kahuzi-Biega ont connu des travaux de prospections botaniques pour caractériser leur végétation. C'est ainsi que les travaux de Robyns (1948) dans le Parc National des Virunga ont permis d'inventorier une famille et une espèce de Gymnospermes ainsi que 145 familles et 2.212 espèces d'Angiospermes. Comme on peut le constater, ce parc présente une grande richesse floristique due incontestablement à deux causes principales: la grande diversité des biotopes naturels et la position géographique, à la limite de deux provinces phytogéographiques, à savoir la province guinéenne et la province orientale.
D'après les travaux de Troupin (1956), le Parc National de la Garamba, situé à la limite des domaines bio-géographiques soudanais et guinéen, présente un caractère particulier. En effet, il comprend d'immenses savanes soudanaises qui s'étendent à perte de vue et des galeries forestières guinéennes.
Pour ce qui concerne le Parc National de Kahuzi-Biega, sa composition floristique a été connue à partir des travaux de Muhlenberg, Slowik et Steuhauer (1994).
Ainsi, on y trouve donc la forêt ombrophile équatoriale qui constitue le type de végétation le plus dominant et qui occupe également la plus grande partie du parc. Ensuite, viennent les forêts ombrophiles de montagne, les forêts marécageuses, les forêts de bambous et les forêts secondaires de montagnes.

4.2.2. Conservation ex situ

Elle est réalisée au Congo, à travers un ensemble de sites créés par l'homme à cette fin. Il s'agit essentiellement de:

4.2.2.1. Jardins botaniques

Le pays compte actuellement trois jardins botaniques gérés par l'Institut des Jardins Zoologiques et Botaniques du Congo: Eala, Kisantu et Kinshasa. Ces jardins, après avoir largement contribué au développement de l'agriculture congolaise, conservent une importance scientifique considérable. Dans leur ensemble, ils couvrent une superficie de 576 hectares. Leur création remonte à 1900 pour celui de Kisantu et celui d'Eala, et à 1936 pour celui de Kinshasa.
Le Jardin de Kisantu compte 3.000 espèces végétales, le Jardin de Kinshasa, 125 espèces, tandis que celui d'Eala, avec ses 371 hectares, compte plus ou moins 6.000 espèces et 11.000 spécimens d'herbiers.

4.2.2.2. Herbaria

Pour l'ensemble du pays, on compte 12 herbaria dont deux paraissent mieux fournis en spécimens: l'Herbarium de Yangambi et celui de Kinshasa, le plus fréquenté et comptant quelques 21.322 exsiccata appartenant à 188 familles et 4.585 espèces.
Les autres herbaria sont situés à Bambesa, Gandajika, M'Vuazi, Luki, Lwiro, Kisantu, Mabali, Kipopo, Mulungu et Nioka. L'état de conservation des spécimens n'est pas connu avec exactitude.

4.2.2.3. Arboreta

Ils sont actuellement au nombre de 9 pour l'ensemble du pays, mais les plus importants sont ceux de Yangambi (102 espèces), établi en 1935 pour étudier l'évolution et l'adaptation des espèces, et de Kinzono (115 espèces), établi en 1981; il est utilisé pour l'étude de la croissance et de la production des arbres.
Les autres arboreta de moindre importance sont situés à Luki (6 espèces), Mulungu (104 espèces), Kisantu (200 espèces), Kipopo (51 espèces), Bambesa (7 espèces) et Kisangani.

4.2.2.4. Jardins agrostologiques

A l'époque coloniale, on trouvait dans chaque station de l'ex-INEAC un jardin agrostologique. Mais, depuis 1960, toutes les infrastructures ont été abandonnées et aucune recherche dans le domaine ne se fait. Toutefois, avec l'appui de la coopération belge, un projet agrostologique a été mis en place à Kinshasa pour prodiguer des conseils aux fermiers de Kinshasa, du Bas-Congo et du Bandundu. A ce jour, il renferme une collection qui s'évalue comme suit:

- banque de graines (Poacées): 38 espèces
- légumineuses fourragères herbacées: 27 espèces
- arbres et arbustes fourragers: 68 espèces
- essences forestières: 102 espèces

4.2.3. Espèces végétales protégées en vertu de la législation nationale

Jusqu'à ce jour, seulement 3 espèces végétales sont protégées par la législation nationale, à savoir:

- l'Encephalartos laurentianus De Wild, dans le Kasaï;
- l'Encephalartos septentrionalis Dchweinf, dans la Vallée de l'Uere.
- le Strophantus kombe, de la forêt de l'Ituri.

4.2.4. Plantations forestières

Selon les estimations datant de 1986, le Congo renferme environ 77.300 hectares de plantations forestières constituées principalement des espèces de Terminalia superba, Cupressus spp, Pinus spp et Acacia auriculiformis.
Dans les programmes de reboisement pour la production du bois d'oeuvre, un accent particulier a été mis sur les essences locales tandis que pour la production de bois de feu, ce sont les essences exotiques qui ont été les plus utilisées.

4.2.5. Espèces végétales et sites revêtant une importance particulière pour la conservation en dehors des aires protégées

L'information disponible sur l'importance de la végétation du Congo est assez lâche, des régions entières du pays n'ont pas encore connu de prospections; les espèces végétales qu'elles renferment demeurent ainsi méconnues.
Cependant, à cause des différentes menaces qui pèsent sur elles, certaines espèces végétales disparaissent avant que l'on ait pu les identifier et connaître leurs potentialités. C'est pourquoi, il s'avère nécessaire d'assurer la conservation in situ de certaines zones en les érigeant en aires protégées.
De l'avis de certains auteurs parmi lesquels on peut citer Godson (1988), Heideberg (1979), Nyakabwa et Bola (1985) et l'IIDE (1988), 16 sites présentent actuellement une importance particulière et méritent d'être érigés en aires protégées. Ce sont:

- les monts Itombwe;
- le mont Kabobo;
- Lomami/Lualaba;
- Maniema/Sud-Kivu;
- le Sud de Masisi;
- l'Est du Lac Kivu;
- la forêt de Tongo;
- la forêt dense sèche du Nord (Uélé);
- le forêt dense sèche du Katanga;
- les peuplements de Juniperus procera, dans le Katanga;
- les hauts plateaux du Katanga;
- les galeries forestières et les savanes boisées de l'Est du Kwango;
- les marécages et les terres humides du Kivu;
- les mosaïques forêts humides/forêts sèches;
- les montagnes Marungu-Uvira;
- les marécages et les terres humides (Lac Tumba) et la région de l'Upemba, au Katanga;
- les savanes et forêts claires du Sud du Plateau du Kwango pour assurer la protection de certaines espèces des genres Protea, Encerphalartos, Philippia en voie de disparition ou menacées.

4.3. CONSERVATION DES ESPECES ANIMALES PROTÉGÉES DANS LE PAYS

En vertu de la loi n° 82-002 portant réglementation de la chasse, on distingue deux catégories d'animaux protégés: animaux totalement protégés et ceux partiellement protégés. Les tableaux 30 et 31 ci-après présentent les deux catégories d'animaux.

4.4. ANNEXE A LA LOI N° 82-002 DU 28 MAI 1982 PORTANT REGLEMENTATION DE LA CHASSE AU CONGO

Tableau 30: Animaux totalement protégés

A. MAMMALIA A. MAMMIFERES
A.1. Primates A.1. Primates
Gorilla gorilla spp. Gorille de montagne et de plaine
Pan troglodytes Chimpanzé à face claire de la rive gauche du fleuve
Pan paniscus Chimpanzé nain
A.2. Proboscidea A.2. Proboscidiens
Loxodonta africana africana Eléphant de savane
Loxodonta africana cylotis Eléphant de forêt
Loxodonta africana purillis Eléphant nain
A.3. Perissodactyla A.3. Périssodactyles
Equus burchelli hippotigris Zèbre de Burchell
Ceratotherium simum cottoni Rhinocéros blanc
Diceros bicornis Rhinocéros noir
A.4. Artiodactyla A.4. Artiodactyles
Giraffa camelopardalis Girafe
Okapia johnstoni Okapi
Oreotragus oreotragus Oréotrague
Taurotragus oryx Elan du Cap
Taurotragus derbianus Elan de Derby
Onotragus smithemani Cobe Lechwe
Tragelaphus strepsiceros Grand Koudou
Aepyceros melampus Impala du Katanga
Hyemoschus aquaticus Chevrotain aquatique
A.5. Carnivora A.5. Carnivores
Felis (Profelis) aurata Chat doré
Osbornictis piscivora Civette aquatique
Acinonyx jubatum Guépard
Felis caracal Caracal
A.6. Sirenia A.6. Siréniens
Trichechus senegalensis Lamantin aquatique
A.7. Tubulidente A.7. Tubulidentés
Orycteropus afer Oryctérope
B. PHOLIDOTA B. PHOLIDOTES
Manis gigantea Pangolin géant
C. REPTILA C. REPTILES
C.1. Crocodyla C.1. Crocodiles
Crocodylus niloticus Crocodile du Nil (L <1,50m)
Crocodylus cataphractus Crocodile à museau étroit ou faux gavial (L <1,50m)
Osteolaemus tetraspis Crocodile à nuque cuirassée (L <0,50m)
C.2. Testudinata C.2. Tortues
Curetta curetta Tortue caounne
Dermochelys coriacca Tortue Luth
Eretmochelys imbricata Tortue imbriquée (le caret)
Chelonia mydas Tortue franche
D. AVES D. OISEAUX
Afropavo congensis Paon zaïrois
Balaeniceps rex Bec en sabot
Ciconia ciconia Cigogne blanche
Pseudochelidon cuvrystominus Fausse hirondelle à bec jaune
Sagittarius serpentarices Messager serpentaire
Vulturidae Vautours (tous)
Leptoptilus crumeniferus Marabout
Bucorvus abyssinicus Calea terrestre d'Abyssinie
Bugeranus carunculatus Grue caronculée
Balearica pavenina Grue couronnée
Psittacus erithacus Perroquet gris ou jacot
Prionops alberti Prionopsi à casque jaune
Pseudocalyptemena granueri Pseudocalyptemena
E. PISCES E. POISSONS
Caecobarbus Poissons aveugles de Mbanza-Ngungu

 

Tableau 31: Animaux partiellement protégés

NOMS SCIENTIFIQUES

NOMS COMMUNS

A. MAMMALIA A. MAMMIFERES
A.1. Primates A.1. Primates
Cercopithecus mitis spp Singe argenté ou bleu
Cercopithecus kandti Singe doré
Colobus spp Colobes
Galago crassicaudatus Grand Lémur à longue queue du Katanga
A.2. Carnivora A.2. Carnivores
Felis serval Serval
Panthera pardus Léopard
Panthera leo Lion
Lycaon pictus Cynhène ou lycaon
A.3. Artiodactyla A.3. Artiodactyles
Syncerus caffer caffer Buffle du Cap
Syncerus caffer nanus Buffle nain
Syncerus caffer Cequinoctialia Buffle du Nil
Kobus defassa Cobe onctueux
Redunca redunca Redunca nager
Damaliscus korrigum Sassaby ou Tsessebe
Damaliscus sp Damalisque
Sigmoceros lichtensteinii Bubale de Lichtenstein
Alcephalus lewali Bubale de Leweley
Ourebia ourebi Ourebis
Tragelaphus neriptus Antilope harnachée
Tragelaphus eurycerus Antilope Bongo
Hypotragus equinus Antilope rouanne ou chevaline
Hypotragus niger Antilope noire
Cephalophus sylvicultor Antilope des bois
Onotragus lechwe Cobe de marais ou lechwe
Kobus megaceros Cobe de Mrs Grady
Kobus kob kob Cobe de Buffon
Redunca arundinum Cobe des roseaux
Tragelaphus spekei Sitatunga (Guib d'eau)
Hylochoerus meinertzhageni Hylochère
Potamochoerus porcus Potamochère
Hippopotamidae Hippopotame
Phacochoerus aethiopicus Phacochère
A.4. Hydracoides A.4. Damans
Procavia capensis Daman de rocher
B. REPTILIA B. REPTILES
B.1. B.1.
Crocodylus niloticus Crocodile du Nil (L <1,50m)
Osteolaemus tetraspis Crocodile à nuque cuirassée(L >1,50m)
Crocodylus cataphractus Crocodile à museau étroit
B.2. Pholidota B.2. Pholidotes
Manis teminincki Pangolin terrestre
C. AVES C. OISEAUX
Tytonidae Hiboux et Chouettes (22 espèces)
Cuprimulgidae Engoulevents (13 espèces)
Alcadinidae Martinets (17 espèces)
Casmerodius albus Aigrette
Melanophoys ardesiata Blongios ardoisé
Bubulcus ibis Garde boeufs
Buphagus africana Pique boeufs
Threskiornis aethiopica Ibis sacré ou Ibis blanc à tête noire
Phoenicopterus antiquorum Flamant rose
Bucorvus caffer Calae terreste
Erismatura maccoa Canard à queue dressée
Habraetus spp Aigle spp (13 espèces)

 

4.5. UTLISATION DES RESSOURCES DE LA BIODIVERSITÉ

Les ressources biologiques mentionnées dans la présente section revêtent une importance socio-économique et satisfont directement ou indirectement les besoins des populations.
Directement, elles sont exploitées pour l'alimentation, la pharmacopée et la santé humaines, en textile, vannerie, horticulture, agriculture, élevage, ornementation, recherche scientifique, fabrication d'instruments, outils divers et mobilier, construction d'habitation, culte des ancêtres et pratique de la magie secrète et publique, etc.
Indirectement, le Congolais utilise les ressources biologiques en alimentation et en santé animale, dans l'industrie alimentaire (boulangerie, brasserie, biscuiterie, pâtisserie, etc.), pharmaceutique, textile, pour le commerce et les activités touristiques.
La plupart des groupes taxonomiques microbiens, végétaux et animaux sont utilisés à des fins diverses. Les tableaux 32 à 45 synthétisent les diverses utilités réelles et/ou potentielles des ressources biologiques au Congo.

Tableau 32: Utilité réelle et potentielle des micro-organismes

DOMAINES D'UTILISATION

MICRO-ORGANISMES AQUATIQUES

MICRO-ORGANISMES TERRESTRES

1. AGRICULTURE - La symbiose de l'Algue Anabena et la plante Assola pinnata offre un bon fertilisant pour les cultures.
- La symbiose d'Azolla avec les cyanobactéries favorise la photosynthèse et la fixation de l'azote atmosphérique
- Utilisation d'Azolla comme engrais vert .
- Des symbioses Bactéries-Plantes (Rhizobium - Légumineuses; Azospirilum - Céréales; Pseudomonas - plantes cultivées; Mycorehizes) interviennent dans la fertilisation du sol
- Les champignons microscopiques du sol: décomposition de tous les détritus organiques du sol.
- Saccharomyces cerevisiae, Bacillus, Acetobacter, Zymomonas mobilis: rôle dans la fermentation en boulangerie et brasserie.
- Steptococcus lactis: fermentation du lait.
2. ALIMENTATION - Les algues utilisées dans l'alimentation humaine et du bétail, leurs extraits chimiques sont utilisés dans les industries alimentaires.
- Utilisation d'Azolla dans l'alimentation de la volaille.
 
3. PHARMACOPEE ET SANTE - Les moisissures produisent des antibiotiques .
- Les Algues des genres Scedesmus, Chlorella ont des effets inhibiteurs sur Bacillus cereus et Pseudomonas.
- La cyanophytine des Algues bleues inhibent certaines espèces de champignons et levures pathogènes.
- Certaines Algues causent des maladies humaines graves.
- Les micro-organimes sont pathogènes des plantes cultivées au Congo (voir Annexes Techniques).
- Les moisissures (Aspergillus flavus) produisent des Mycotoxines (Aflatoxines).
- Les micro-organismes sont pathogènes de l'homme
- production d'antibiotiques, acides aminés et autres acides organiques, enzymes, vitamines, gaz, etc.
4. ECOLOGIE - Les Algues sont des producteurs primaires des composés organiques.
- Elles entrent dans les chaînes trophiques et jouent un rôle dans l'épuration et l'oxygénation de l'eau.
- Les Bactéries entrent dans les cycles géochimiques et jouent un rôle dans l'épuration de l'eau. Idem pour les champignons qui décomposent la matière organique.
- Les Protozoaires jouent un rôle trophique.
 

4.5.1. Utilisation des plantes aquatiques

La prolifération des plantes aquatiques présente des inconvénients et des avantages du point de vue amélioration des conditions d'existence des populations.
Les inconvénients sont surtout les nuisances dues à la croissance rapide des espèces aquatiques flottantes, telle que la jacinthe d'eau (Eichhornia crassipes). Il s'agit notamment du blocage des installations de pompage d'eau, du blocage des canaux d'irrigation, de l'obstruction de la navigation, de la pêche et de la pisciculture.
Les avantages de ces plantes proviennent du fait qu'elles constituent une culture gratuite et possèdent une grande valeur potentielle. Ainsi, non seulement elles sont exploitées comme adjuvants des sols (engrais azotés et phosphorés), mais aussi, une fois traitées, elles servent de fourrage pour les animaux. Leur importante biomasse est aussi bénéfiquement exploitée dans la production du bio-gaz. Certaines espèces servent dans le traitement des eaux usées d'origine urbaine, industrielle ou agricole.
Outre ces avantages, plusieurs autres usages bénéfiques peuvent être tirés des plantes aquatiques. A titre indicatif, sur les 532 espèces que nous présentons ici, 216 sont signalées pour leur utilité socio-économique. Nous avons dénombré plusieurs autres usages, tels:

- des plantes alimentaires, telles que Begonia fusialata, Oriza barthii, Elaies guineensis, etc. Mais les espèces cultivées, comme le riz, sont rares;
- des plantes qui servent dans la production du sel indigène, tels que Saccolepis interrupta, Nymphaea mushleriana, etc.;
- des plantes toxiques utilisées comme insecticides, tels que Saccolpis interrupta, Nymphae musheriana, etc.;
- des plantes aphrodisiaques, tels que Claistanthus ipidensis, Sonchus schweinfurthii, etc.;
- des plantes qui produisent du copal;
- de nombreuses plantes à usage artisanal. Ici, on peut citer des usages tels que la fabrication des calebasses, des pirogues, des mortiers, des nattes, des peignes, des nasses, des paniers, l'extraction des fibres, le nettoyage du fer (cas du Combretum robynsii);

A cela, il faut ajouter l'utilisation du bois dans la construction et aussi comme combustible.


Tableau 33: Utilité réelle et potentielle des plantes aquatiques

DOMAINES D'UTILISATION DES PLANTES AQUATIQUES

1. Agriculture:
Adjuvants des sols (Engrais azotés et Phosphatés): Eichhornia crassipes.
2. Alimentation:
- Eichhornia crassipes traitée sert de fourrage pour le bétail.
- Hydrocharis lukengensis et H. chevaleri entrent dans l'alimentation humaine et dans la production de sel indigène, idem pour Nymphea mushleriana.
3. Biotechnologie
Production de Biogaz à partir de Eichhornia crassipes.
4. Ecologie
E. crassipes sert à traiter les eaux usées d'origine urbaine, industrielle et agricole.
5. Pharmacopée & santé
E. crassipes inhibe le développement préimaginal de Simulium damnosum en laboratoire


Tableau 34: Utilité réelle et potentielle des plantes terrestres

DOMAINES D'UTILISATION DES PLANTES TERRESTRES

1. Alimentation
- 371 espèces de plantes alimentaires pour les seuls phanérogames: 154 champignons champignons comestibles et 3 fougères (Voir Annexes Techniques) pour l'alimentation humaine.
- Les Pooceae, Légumineuses, Apiaceae et Acanthaceae entrent dans l'alimentation humaine et du bétail. Ce sont donc des plantes fourragères
2. Pharmacopée & Santé
376 espèces de plantes médicinales parmi les phanérogames dont les familles les plus représentatives sont: Euphorbiaceae (32 espèces), Fabaceae (24), Rubiaceae (22), Caesalpiniaceae (17) et Asteraceae (16).
3. Exploitation forestière (énergie, construction, bois d'oeuvre: arcs, flèches).
Il s'agit des espèces des Familles de Caesalpiniaceae, Fabaceae, Meliaceae, Moraceae, Sapotaceae, Sapindaceae, Rubiaceae, Euphorbiaceae, Rosaceae.
4. Écologie
Espèces indicatrices de la santé des Ecosystèmes (jachères forestières: Panicum maximum; sols en dégradation ou épuisés: Musanga cecropioides ; sols acides: Pteridium centrali africanum; sentiers et de clairières: Croton hirtus, Cynodon dactylon.
5. Horticulture
Plantes ornementales.
6. Textile
Plantes intervenant dans la fabrication des tissus, fils,etc.
7. Pesticides
Plantes tuant des insectes et ichtyotoxiques.
8. Culturel
Plantes utilisées dans la fabrication des instruments de musique, des statues, des grelots.
9. Agriculture
- Plantes intervenant dans les cultures domestiques: Vigna sinensis (haricot); Dioscorea alata (Igname); Sasamum indicum (Sésame); Musa nana, M. sinensis et M. sapientum (Bananier); Voandzeia subterranea (Vouandzou); Ipomea batatas (Patate douce).
- Restauration de la fertilité des sols (genres Leucena, Cassia, Cajanus, Tephrosia, etc)


Tableau 35: Utilité réelle et potentielle des invertébrés aquatiques

DOMAINES D'UTILISATION DES INVERTEBRES AQUATIQUES

1. Alimentation
Les mollusques (Gastéropodes: Escargots et limaces; Bivalves: Moules et huîtres) et les Arthropodes (Crustacés: Crevettes et crabes; Hémiptères: Punaises aquatiques et larves d'Odonates: Criquets aquatiques) sont employés à des fins alimentaires par les populations congolaises (espèces: Voir Annexes Techniques).
D'une façon générale, les Invertébrés pourraient être utilisés dans l'alimentation des animaux domestiques.
Ils sont utilisés comme appât dans la pêche.
Les Spongiaires, les Coelentérés, les Vermidiens, les Echinodermes et les Céphalopodes, abondants au Congo et comestibles ailleurs pourraient être exploités pour l'alimentation humaine (source de protéines de haute valeur biologique)
2. Pharmacopée & santé
Présence de plusieurs espèces vectrices des maladies parmi les Gastéropodes et Insectes aquatiques (Schistosomiase, douve du foie, etc)
3. Écologie
La plupart des invertébrés aquatiques revêtent un intérêt scientifique en tant qu'indicateurs de la qualité des eaux. Ils interviennent également dans les chaînes trophiques.
4. Commerce
L'exploitation rationnelle de tous les Invertébrés du Congo pourrait constituer une importante source de revenus en devises pour le pays


Tableau 36: Utilité réelle et potentielle des invertébrés terrestres

DOMAINES D'UTILISATION DES INVERTEBRES TERRESTRES

1. Agriculture
- Agents de la lutte biologique contre les ravageurs des cultures:-parasitoïdes (Hyménoptères, et Diptères), prédateurs (Larves des Moustiques, Parasites d'autres larves).Epidinocarsis lopezi introduite au Congo dans la lutte biologique contre la cochenille farineuse du Manioc
- Production de miel à partir des abeilles.
- Agents pollinisateurs.
2. Écologie
Il y a des insectes n'ayant aucun effet néfaste sur l'homme et les animaux; ils ne sont ni ravageurs des cultures ni agents de la lutte biologique; ils interviennent donc dans les chaînes trophiques des divers écosystèmes du pays.
3. Pharmacopée & santé
Certains insectes peuvent devenir des ravageurs économiques des cultures si les conditions écologiques environnementales changent en leur faveur (déforestation agricole due à une monoculture, introduction de nouvelles espèces végétales, résistance aux insecticides).
4. Alimentation
Les larves des Lépidoptères (chenilles), des Orthoptères (sauterelles:Homorocoryphus vicinus, Brachytrupes membranaceus, Locusta migratoria, Nomadacris sp, Schistocerca sp) ainsi que les larves et imagos des Coléoptères (Platygenia barbata) constituent une importance source de protéines animales.

Les espèces d'insectes, acariens et tiques qui attaquent l'homme et les animaux domestiques au Congo constituent un total de 149 espèces appartenant à 11 ordres et 28 familles.
Les Acarina constituent le groupe le plus important et représentent 41,61% du total.
Les tiques, Rhipicephalus appendiculatus; R. sanguineus s'attaquent également à l'homme; avec Boophilus annulatus, ils transmettent des maladies mortelles aux animaux domestiques.

Tableau 37: Principaux ordres d'Arthropodes d'importance médicale et vétérinaire inventoriés au Congo

ORDRES

NOMBRE DE FAMILLES

NOMBRE D'ESPECES

% DU TOTAL

Acariformes

5

9

6.04

Parasitiformes

1

1

0.67

Acarina

2

62

41.61

Anoploures

3

3

2.01

Coléoptères

2

3

2.01

Dictyoptères

2

2

1.34

Diptères

6

57

38.26

Hétéroptères

1

2

1.34

Hyménoptères

2

2

1.34

Mallophages

1

2

1.34

Siphonaptères

3

6

4.03

TOTAL

28

149

100

Tableau 38: Utilité réelle et potentielle des poissons

DOMAINES D'UTILISATION VERTÉBRÉS AQUATIQUES (POISSONS)

1. Alimentation
Tous les poissons d'eau douce et marins du Congo sont consommés par l'homme, sauf Caecobarbus geertsii (Poisson aveugle) et le Tetraodon mbu.
La farine et l'huile des poissons pourraient être exploitées dans l'alimentation infantile et des animaux d'élevage.
2. Aquariophilie
Plusieurs poissons spécialement ceux des eaux douces sont exploités et exportés à des fins ornementales (Gnathonemus leopoldianus; Distichodus fasciolatus, Serranochromis gibbiceps, Polypterus aethiopicus, Pantodon buchholzi, Hemichromis bimaculatus, etc.)
3. Tourisme
Le Caecobarbus geertsii constitue un objet de curiosité dans les grottes de Mbanza-Ngungu.


Tableau 39: Utilité réelle et potentielle des reptiles aquatiques

DOMAINES D'UTILISATION DES VERTÉBRÉS AQUATIQUES (REPTILES)

1. Alimentation
Les Amphibiens et Reptiles sont très exploités dans le secteur .de l'alimentation.
Pour les Reptiles: Certaines tortues, les crocodiles du Nil, les Varans, les Ophidiens; pour les Amphibiens: les Xenopus laevis, les Ranidae (Rana spp), le Ptychadena oxyrhynchus.
2. Maroquinerie
Les peaux de Crocodile du Nil, des Varans et de certains Ophidiens sont utilisées en maroquinerie.
3. Pharmacopée & santé
Certains Ophidiens sont utilisés pour le sérum anti-venin et autres recettes; le Xenopus pour le test de grossesse.
4. Commerce
Certaines tortues et les crocodiles sont commercialisés.
5. Ornementation
Les emballages de certains ophidiens, crocodiliens et les carapaces des tortues aquatiques servent d'ornement.
6. Écologie
Les crocodiles éliminent les vieux poissons prédateurs d'autres poissons et les poissons malades.
7. Scientifique
Les batraciens contribuent à la régulation des populations d'invertébrés aquatiques et aériennes. Ils sont très utilisés dans la recherche fondamentale et appliquée, notamment en: Endocrinologie, Physiologie, Embryologie et Pharmacologie.


Tableau 40: Utilité réelle et potentielle des oiseaux aquatiques

DOMAINES D'UTILISATION DES VERTÉBRÉS AQUATIQUES (OISEAUX)

1. Alimentation
Les oiseaux aquatiques dont les Anseriformes (Anatidae), Pelecaniformes (Pelecanus sp), et les Cormorans sont consommés par les populations congolaises.
2. Écologie
Ils interviennent dans la régulation des populations d'invertébrés et vertébrés aquatiques (Xenopus laevis, Hymenochirus, poissons et leurs alevins, etc.).


Tableau 41: Utilité réelle et potentielle des mammifères aquatiques

DOMAINES D'UTILISATION DES VERTÉBRÉS AQUATIQUES (Mammifères)

1. Alimentation
Les Mammifères aquatiques (Hyemochus aquaticus, Limnotragus spekei, Potamovelox, Trichechus senegalensis) occupent une place importante dans la consommation humaine des populations de l'Hinterland.
2. Écologie
Maillon de la chaîne trophique des écosystèmes aquatiques.


Tableau 42: Utilité réelle et potentielle des reptiles terrestres

DOMAINES D'UTILISATION REPTILES TERRESTRES

1. Alimentation
Les tortues, les ophidiens et varans terrestres interviennent dans l'alimentation humaine au Congo. Il s'agit de: tortues telles que Kinixys belliana (dont les oeufs sont aussi comestibles), Kinixys erosa, Kinixys homeana et Varanus exantihematicus. Certains serpents tels que le Python sebae, le Bitis gabonica, etc. sont également consommés
2. Maroquinerie
Les peaux de Pythons, de Vipères, d'Agama agama et des Varans sont utilisées dans la maroquinerie.
3. Pharmacopée & santé
Fabrication de sérums anti-venins à partir des Ophidiens terrestres.
Plusieurs recettes de la pharmacopée traditionnelle à base des Ophidiens sont utilisées pour combattre plusieurs affections.
4. Écologie
Les Reptiles en général contribuent à la régulation des populations entomologiques (insectes nuisibles), populations des rongeurs nuisibles. Ils jouent ainsi un rôle dans la lutte et les équilibres biologiques.
Les Ophidiens et Lacertiliens fouisseurs contribuent à l'ameublement et à l'aération du sol.
5. Commerce
Les Caméléons, certaines tortues terrestres et le Python font l'objet d'un commerce à l'exportation. En plus, il y a des Elapideae, Viperideae, Varans, caméléons et tortues.
6. Ornementation, recherche scientifique et considérations culturelles
Les peaux des Reptiles, les carapaces des tortues sont utilisées dans l'ornementation.
Les Ophidiens, les Chélonies, les Lacertiliens et crocodieliens sont utilisés dans divers domaines de recherches scientifiques.
La Tortue est un totem pour beaucoup de tribus du Congo.

Le tableau 43 montre bien que les reptiles revêtent une importance économique certaine.

Tableau 43: Statistiques des exportations de reptiles de 1990 à juillet 1995

ANNEE

NOMS SCIENTIFIQUES

NOMS COMMUNS

NOMBRE DE SPECIMENS

1990 Chameleo cameleo Caméléon

1

1991 Aucun permis pour les Retiles et les Batraciens    
1992 Kinixys erosa Tortue terrestre

40

Kinixys belliana Tortue terrestre

40

Chameleo chmeleo Caméléon

100

1993 Aucun permis d'exportation en 1993 suite aux annulations pour vice de procédures    
1994 Kinixys belliana Tortue terrestre

1

Chameleo ellioti Caméléon

300

Chameleo johnstoni Caméléon

200

Chameleo carpenteri Caméléon

100

Chameleo xenorhinus Caméléon

100

Calabaria reinhardti Caméléon

400

Calabaria reinhardti Python fouisseur

200

Python sebae Python de Seba

40

1995 Chameleo fischer Caméléon

50

Chameleo johnstoni Caméléon

700

Kinixys belliana Tortue terretre

400

Geochelone pardalis Tortue léopard

500

Chameleo dilepsis Caméléon

800

C. ellioti Caméléon

1200

Calabaria reinhardti Python fouisseur

700

 

Tableau 44: Utilité réelle et potentielle des oiseaux terrestres

DOMAINES D'UTILISATION DES OISEAUX TERRESTRES

1. Alimentation
La majorité des espèces d'Oiseaux du Congo sont consommées par les populations
2. Commerce et tourisme
Certaines espèces ont une valeur économique importante: Pelecanus onocrotalus, Leptotilus crumeniforus, Phoenicopterus ruber roseus, Phalacrocorax carbo, Ephippiorynchus senegalensis, Tholassornis leuconotus, Bacearica povonina, Afropavo congensis, Psittacus erithacus, Phoecephalus gulielmi.
Certaines de ces espèces et tant d'autres présentent un intérêt touristique.
3. Élevage
Numida meleagris (Pintade commune)
Coturnix coturnix (Caille)
Alopochen aegyptiacus (Oie d'Égypte)
4. Écologie
Espèces indicatrices de la santé des écosystèmes: Corvus albus, Gyps bengalensis et certains rapaces dans un lieu donné indiquent qu'il existe assez de charognes; dans un parc cela indique l'intensité de braconnage ou de l'existence d'une épizootie avec beaucoup de cadavres sur le sol; Afropavo congensis: indicateur des forêts vierges.
Rôle dans la dissémination des espèces végétales et dans la régulation des pullulations des populations entomologiques.
5. Culturel
Le corbeau est considéré comme totem dans certaines ethnies du Congo, notamment chez les Nande. congolais sont utilisées pour orner les chapeaux des Chefs chez les Pygmées.
La possession d'une plume rouge de perroquet gris est signe de pratique des sciences occultes chez les Barega; tandis que chez les Bayaka, les plumes rouges de ce perroquet sont utilisées pour orner les chapeaux des juges du village et des chefs coutumiers.
Les hiboux sont considérés comme messagers de sorciers chez plusieurs tribus du Congo.
La bergeronnette et le moineau sont des espèces sacrées chez les Nande.


Tableau 45: Utilité réelle et potentielle des mammifères terrestres

DOMAINES D'UTILISATION DES MAMMIFÈRES TERRESTRES

1. Alimentation
Importante source de protéines animales pour la population.
2. Commerce et économie
Source de devises pour le pays: vente de la viande de chasse.
3. Tourisme
Source de revenus pour le pays.
4. Éducation et considération culturelle
Certaines espèces sont utilisées dans les fables, légendes et contes populaires pour éduquer la population et transmettre les éléments de la culture.
5. Recherche scientifique
Les mammifères constituent un stock très important de matériel de recherche dans différents domaines (biologie, médecine, agronomie, pharmacologie, génétique, physiologie, épidémiologie, etc.).
6. Écologie
Les mammifères contribuent au maintien de l'équilibre écologique et assurent la dissémination de certaines espèces végétales.
7. Élevage et Agriculture
Certains mammifères sauvages se prêteraient à divers types d'élevage (game ranching, domestication, fermes à gibier,...). L'Okapi et l'Eléphant sont domestiqués respectivement pour le tourisme et la traction animale.

4.5.2. Valeur économique des ressources naturelles biologiques

La valeur économique d'une espèce est fonction de l'usage que la communauté (société) fait de cette espèce et/ou de l'utilité que représente cette espèce pour la société.
Des espèces végétales ou animales peuvent servir notamment:

- dans l'alimentation de l'homme ou du bétail;
- les soins médicaux contre certaines maladies;
- la production du travail (force motrice) dont l'homme a besoin;
- comme indicateur de la santé d'un écosystème;
- comme attraction pour les touristes scientifiques ou les curieux en général;
- dans la construction sous diverses formes;
- la recherche scientifique fondamentale (visant à comprendre la nature);
- l'éducation ou la moralisation de la société (par des contes ou des proverbes, etc.).

Sous ces différents usages (usage direct ou indirect), les espèces concernées sont considérées comme "exploitées".
Une espèce qui n'est pas exploitée aujourd'hui pourrait l'être demain.
A titre d'exemple, les papillons qui, jusqu'à tout récemment, étaient considérés comme n'ayant pas de valeur économique, revêtent aujourd'hui une valeur acceptée par tous. Ils sont en effet exploités par les artistes dans la production de tableaux très appréciés. On sait par ailleurs qu'ils jouent un rôle dans la reproduction de certaines plantes.
Les espèces exploitées peuvent faire l'objet d'échanges soit en nature soit en numéraire (monnaie). Elles peuvent dès lors avoir une valeur marchande ou non.
Dans l'optique de l'économie de l'environnement, il est erroné de réduire la valeur économique d'une espèce à sa seule valeur marchande ou monétaire.
Ce qui précède explique pourquoi la valeur économique des espèces comprend plusieurs constituants: valeur d'usage, valeur marchande, valeur touristique, valeur culturelle.
Pour rendre possible la valorisation des espèces, il est indispensable de distinguer les espèces exploitées et d'en A titre indicatif, les prix de quelques espèces de mammifères et d?oiseaux sauvages offerts en vente par un marchand international sont présentés dans les tableaux 46 et 47.

46: Liste des prix F.O.B. de mammifères sauvages offerts par la firme " Engineering Office Jamilur Rahman" (West Germany)

ORDRES

ESPECES

PRIX D'ACHAT FOB (en DM)

 

NOMS SCIENTIFIQUES

NOMS FRANCAIS

 
A. PRIMATES Pan troglodytes Chimpanzé

15000

Mandrillus sphinx Mandrill

6000

Papio anubis Babouin doguera

1000

Cercopithecus diana Cerco. Diane

4000

C. griseoviridis Singe vert

1500

C.neglectus Cercopithèque de Brazza

4000

B. FISSIPEDES Lycaon pictus Chien sauvage d'Afrique

6000

Genetta genetta Genette d'Afrique

1000

Mungos mungo Mangouste rayée

9000

Caracal caracal Caracal

2500

Acinonyx jubatus Guépard

15000

Panthera pardus niger Panthère

4500

Panthera pardus Léopard

4500

Panthera leo Lion

3500

C. PROBOSCIENS Loxodonta africana africana Eléphant de savane

40000

D. PERISSODACTYLES Ceratotherium simum Rhinocéros blanc

30000

Equus burchelli hippotigris Zèbre

10000

E. ARTIODACTYLES Hippopotamus amphibius Hippopotame

20000

Giraffa camelopardalis Girafe

30000

Syncerus caffer Buffle noir

7000

 

Tableau 47: Liste des prix F.O.B. d'oiseaux sauvages offerts par la firme " Engineering Office Jamilur Rahman (West Germany)

FAMILLES

NOMS SCIENTIFIQUES

NOMS FRANCAIS

PRIX (en $ US)

Pelecanidae Pelecanus onocrotalus Pélican blanc

2142

Ciconüdae Ciconia ciconia Cigogne blanche

1421

  Leptoptilus crumeniferus Marabout africain

1785

  Ephippiorhynchus senegalensis Jabiron africain

4285

  Ibis ibis Tantale africain

1785

Phalacrocoracidae Phalacrocorax carbo Cormoran pygmée africain

428

Phoenicopteridae Phoenicopterus ruber roseus Flamant rose

1642

  Phoenicopterue minor Petit flamant

1280

Anatidae Alopochen aegyptiacus Oie d'Egypte

128

  Plectropterus gambiensia Oie armée

1421

  Dendrocygna bicolor Dendrocygne fauve

157

  Dendrocygma viduata Dendrocygne veuf

214

  Sarkidornis melanotos Canard à bosse

678

  Anas acuta Canard pilet

107

  Anas capensis Sarcelle du Cap

128

  Anas clypeata Canard souchet

85

  Anas crecca Sarcelle d'hiver

128

  Anas erythrorhynclos Canard à bec rouge

178

  Anas penelope Canard siffleur

128

  Anas querquedula Sarcelle d'été

128

  Anas sparsa Canard tacheté

428

  Anas undulata Canard à bec jaune

128

  Anas smithii Canard souchet du Cap

178

  Aythya fuligula Fuligule morillon

85

  Netta erythropthalma Nette d'Afrique du Sud

128

  Oxyura maccoa Erismature

1421

  Thalassornis leuconotus Canard à dos blanc

2500

Phasianidae Numida meleagris Pintade commune

1785

Columbidae Columba guinea Pigeon de Guinée

50

  Dena capensis Tourterelle masquée

50

  Streptopelia senegalensis Tourterelle du Sénégal

35

  Turtur afer Petite tourterelle africain

50

Psittacidae Psittacus erithacus Perroquet gris ou Jacko

1071

Ploceidae Ortygospiza sp Astrild caille

128

  Estrilda sp Astrild

46

  Lonchura sp Spermete

71

  Passer sp Moineau

10

  Ploceus cucullatus Tisserin de village ou Gendarme

17

  Vidua macroura Veuve dominicaine

32

Pycnonotidae Pycnonotus sp Bulbul

78

Alcedinidae Alcedo sp Martin-pêcheur

857

Musophagidae Tauraco sp Touraco

1071

Bucerotidae Tockus nasutus Petit calao à bec noir

357

Sturnidae Cinnyricinclus leucogaster Etourneau améthyste

78

Rallidae Gallinula chloropus Poule d'eau

214

 

Tableau 48: Prix de quelques oiseaux sur le marché local

FAMILLES

NOMS SCIENTIFIQUES

NOMS FRANCAIS

PRIX ($US)

Cuculidae Ceuthmochares aereus Coucou à bec jaune

5

Colüdae Colius striatus Couliou strié

3

Alcedinidae Alcedo cristata Petit martin-pêcheur huppé

1

Ceyx picta Martin-pêcheur pygmée

1.5

Meropidae Heropa pusillus Guêpier nain

1

Capitonidae Pogoniulus bilineatus Barbu à croupion doré

3

Picidae Campethera punctuligera Pic à tâches noires

3

Pycnonotidae Pycnonotus barbatus Bulbul commun

2

Andropadus gracilirostris Bulbul à bec grêle

2

Chrorocichla simplex Bulbul modeste

5

Turdidae Saxidola subetra Traquet tarier

5

Turdus pelios Grive grisâtre

5

Sylvüdae Hippolais pallida Hippolaïs pâle

3

Camaroptera brachyura Camaroptère de Vieillet

2

Muscicapidae Platysteira cynae Gobe-mouche caronculé à collier

5

Lanüdae Dryocsopus gambensis Pie-grièche cubla de gambie

3

Tchagra senegala Tchagra à tête noire

3

Laniarius leucorhynchus Gonolek fuligineux

3

Motacillidae Motacilla flava Bergeonnette printanière

2

Nectarinidae Anthreptes collaris Souïmanga à collier

3

Nectarinia olivacea Nectarin olivâtre

2

Nectarinia chloropygia Nectarin à ventre olive

2

Ploceidae Ploceus luteolus Tisserin minule

2

Ploceus velatus Tisserin masqué d'Afrique Occidentale

1

Ploceus cucullatus Tisserin de village ou gendarme

1.5

Malimbus rubricollis Tisserin-malimbe à tête rouge

1

Quelea erythrops Travailleur à tête rouge

1

Quelea quelea Travailleur à bec rouge

1

Euplectes orix Euplecte franciscain ou ignicolore

1

Euplectes afer Euplecte à tête jaune

3

Euplectes macrourus Veuve à dos d'or

3

Vidua macroura Veuve dominicaine

5

Vidua paradisaea Veuve à collier d'or

5

Pytilia melba Beaumarquet melba

8

Pytilia hypogrammica Pytilie à ailes jaunes

8

Pirenestes ostrinus Gros-bec ponceau à ventre noir

8

Estrilda melpoda Astrild à joues orangées

4

Estrilda troglodytes Astrild cendré

4

Estrilda astrild Astrild ondulé au bec décorail

3

Estrilda nonnula Astrild à couronne noire

4

Anandava subflava Astrild à flancs rayés

3

Lonchura cucullata Spermète à capuchon

1.5

Lonchura bicolor Spermète à bec bleu

1.5

Clystospira monteiri Bengali tâcheté à ventre roux

2

Spermophaga haematina Groc-bec sanguin

8

Spermophaga Gros-bec à tête rouge

8

Ruficapilla Bengali vert à joues blanches

12

Nesocharis capistrata Bengali brun à ventre roux

12

Nigritta bicolor Bengali brun à ventre roux  
Emberizidae Emberiza cabanisi Bruant de cabanis  
Emberiza flaviventris Bruant à poitrine dorée  
Pringillidae Serinus mozabicus Serin à front jaune  
Serinus leucopygius Serin à croupion blanc  
Serinus sulphuratus Serin de chelley  
Serinus capistratus Serin à masque noir  
Serinus striolatus Serin strié  
Columbidae Turtur tympanistria Tourterelle tambourinette  
  Streptopelia semitor Tourterelle à demi-collier  
  Streptopelia vinacea Tourterelle vineuse  
Psittacidae Poicephalus gulielmi Perroquet vert à calotte rouge  
Date de publication 01/04/2009
Contributeur Guy Mboma