HTML Document INTRODUCTION

A. CADRE GÉOGRAPHIQUE

Situé au centre du continent africain, la République Démocratique du Congo couvre un vaste territoire de 2.345.000 Km2, s'étalant entre le 5ème parallèle Nord et le 13ème Parallèle Sud et du 12ème au 31ème degrés longitude Est. Les pays qui partagent les frontières avec le Congo sont:

- au Nord, la République Centrafricaine et le Soudan;
- au Sud, la Zambie et l'Angola;
- à l'Est, l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie et la Zambie;
- à l'Ouest, le Congo/Brazzaville, le Cabinda et l'étroite bande du littoral de l'Atlantique Sud.

Géographiquement, presque l'ensemble de ce vaste territoire congolais est une immense dépression, vestige d'une ancienne aire de subsidence dont l'altitude se situe entre 325 et 350 mètres, entourée d'une série de massifs montagneux à l'Est, dépassant 5.000 mètres d'altitude et de hauts plateaux atteignant 3.000 mètres: Marungu, Kibara, Kundelungu, Biano, Manika, Kamina, Sankuru, Kasaï, Kwango, Bateke, Lunda, culminant à plus de 1.000 mètres, et les Monts de Cristal s'élevant à 900 mètres d'altitude.
L'hydrographie du Congo, très étendue et dense, est caractérisée par le fleuve Congo qui traverse le pays de l'Est en Ouest et reçoit les eaux d'une multitudes d'affluents venant s'y articuler. Dans la région des Monts de Cristal, le débit du fleuve Congo est de 50.000 m3/seconde. Le réseau lacustre comporte des grands lacs à l'Est, Édouard, Albert, Kivu, Tanganyika, Moëro, et deux autres lacs dans la Cuvette Centrale, Mai-Ndombe et Tumba.
Pays à la fois équatorial et tropical, le Congo jouit d'une diversité d'écoclimats locaux dus à la combinaison de plusieurs facteurs: physiographie, température, précipitations, durée des saisons, impacts des activités de l'homme sur le milieu naturel et position à cheval sur l'Equateur. Les précipitations annuelles s'étalent de 800 mm le long de la Côte Atlantique à 2.200 mm en Cuvette Centrale jusqu'à 2.500 mm dans les régions montagneuses de l'Est où elles peuvent même dépasser 3.000 mm.
Environ les trois quarts du territoire du Congo sont couverts de forêts de types divers constitués d'une flore riche et diversifiée et abritant une faune également abondante. Cette diversité et richesse biologique est le résultat d'une longue histoire géologique marquée par l'absence de périodes glaciaires et d'une combinaisons de nombreux facteurs écologiques variés. L'économie du Congo est fondée sur l'agriculture et l'extraction minière par une population actuellement estimée à 40 millions d'habitants.

La carte reprise à l'Annexe 2 présente le cadre géographique de l'ensemble du pays.

B. CADRE CONCEPTUEL DE LA DIVERSITÉ BIOLOGIQUE

Selon la Convention sur la Diversité Biologique, en son article 2, la diversité biologique est la variabilité des organismes vivants de toute origine y compris entre autres des écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité au sein des espèces (diversité génétique), entre les espèces (diversité spécifique) dans une zone donnée ainsi qu'au niveau des écosystèmes (diversité écologique).
Le concept de "diversité biologique" intègre également une dimension culturelle. En effet, depuis des millénaires, les diverses civilisations des communautés locales de l'espace congolais se sont développées au contact direct de la nature, c'est-à-dire des écosystèmes et des espèces sauvages. La diversité biologique apparaît donc comme le fondement des cultures des populations constitutives du Congo, elle en est un élément essentiel. On connaît le rôle des plantes et des animaux dans les ordalies rituelles, culte des ancêtres, pratiques de la magie secrète et publique. L'existence des forêts sacrées et des espèces totems en témoigne.

C. IMPORTANCE ET INTÉRÊT DE LA BIODIVERSITÉ

Comme pour tous les autres pays du monde, les biens et services essentiels du Congo sont tributaires de la diversité biologique et de la variabilité des gènes, des espèces, des populations et des écosystèmes.
La diversité biologique constitue la base des ressources génétiques qui assurent la sécurité alimentaire des peuples depuis des millénaires. Elle est aussi la source première pour le sélectionneur et l'intrant le plus essentiel à l'agriculture.
La diversité biologique est à l'origine de plusieurs avantages concrets pour l'humanité, entre autres les denrées alimentaires, les produits médicinaux et les matériaux utilitaires. Ils constituent les éléments de base pour tout développement. Les ressources de la biodiversité assurent un apport important sur le plan génétique, scientifique, éducatif, culturel et économique.
Enfin, la biodiversité joue un rôle très important dans le fonctionnement des écosystèmes.
La diversité biologique constitue une source de subsistance des collectivités locales présentes et futures. C'est pourquoi, l'exploitation des ressources de la biodiversité doit se faire avec parcimonie pour permettre leur utilisation durable.
Les dangers liés à l'utilisation abusive des ressources de la biodiversité se situent au niveau de l'exploitation irrationnelle des espèces et des écosystèmes. Une mauvaise gestion des espèces peut occasionner soit la régression de la population, soit la disparition de l'espèce entraînant par là un déséquilibre dans les écosystèmes. Avec une telle exploitation des ressources, on ne peut pas assurer leur utilisation durable; de ce fait on pénalise les générations futures. C'est pourquoi, la communauté internationale a été amenée à adopter une convention sur la diversité biologique.

D. CONTEXTE GÉNÉRAL

D.1. Ratification de la Convention sur la Biodiversité

C'est le 12 juin 1992 que la République Démocratique du Congo a signé la Convention sur la diversité biologique.Elle l'a ratifiée le 15 septembre 1994. Depuis lors, les autorités nationales ont manifesté leur volonté politique par les actions suivantes:

- sensibilisation de la population et des décideurs sur les résolutions de la Conférence des Nations Unies pour l'Environnement et le Développement (CNUED) par des émissions radio-diffusées, des séminaires, etc
- mise en place, depuis avril 1994, d'un Comité Interministériel de Coordination (C.I.C.) ayant pour mission le suivi de la mise en oeuvre des recommandations de la Conférence de Rio;
- participation active aux concertations régionales et internationales en rapport avec les décisions de Rio, concertations organisées par divers organismes intéressés aux problèmes de la biodiversité
- ratification des Conventions et Accords Internationaux suivants:

  • Convention (de Ramsar) relative aux Zones Humides d'Importance Internationale particulièrement comme Habitats des Oiseaux d'Eau (15 septembre 1994);
  • Convention sur la Diversité Biologique (15 septembre 1994);
  • Convention-cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques (8 décembre 1994);
  • Convention de Bâle sur le Contrôle des Transports Transfrontaliers des Déchets Dangereux et leur Traitement (15 septembre 1994);
  • Convention de Bamako sur le Transport Transfrontalier des Déchets Dangereux et leur Gestion (15 septembre 1994);
  • Convention de Vienne sur la Protection de la Couche d'Ozone et réglementant les substances qui appauvrissent la Couche d'Ozone (15 septembre 1994);
  • Convention des Nations-Unies sur la Lutte contre la Désertification (septembre 1997);
  • Convention d'Abidjan sur les Mers Régionales;

- mise en place d'un Comité pluridisciplinaire de réflexion sur la valorisation des produits forestiers non ligneux;
- mise en place d'un Comité pluridisciplinaire de réflexion dans le cadre de la Convention sur les changements climatiques;
- mise en place d'un Comité pluridisciplinaire dans le cadre de la convention de Ramsar;
- mise en place du Plan National d'Action Environnemental;
- mise en place d'une Cellule de Coordination de la Biodiversité;
- mise en place, au niveau du Conseil National des ONG, d'une Cellule des ressources techniques en matière d'environnement.

D.2. But de l'étude de la Biodiversité du Congo

Le but poursuivi dans cette étude est d'élaborer des stratégies, plans ou programmes nationaux tendant à assurer la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique.
Pour ce faire, il importe de:

1°) identifier les éléments constitutifs de la diversité biologique;
2°) relever ceux qui revêtent une importance pour sa conservation et son utilisation durable;
3°) rassembler et évaluer les données nécessaires pour assurer la surveillance efficace des éléments constitutifs de la diversité biologique;
4°) identifier les processus et activités présentant des menaces pour la diversité biologique;
5°) évaluer les incidences économiques éventuelles de la conservation et de l'utilisation durable des ressources biologiques;
6°) déterminer la valeur économique des ressources biologiques et génétiques;
7°) définir les activités prioritaires aux fins de conservation et d'utilisation durable de la diversité biologique.

Les éléments constitutifs de la diversité biologique du Congo, l'ensemble de leur valeur économique volet par volet ainsi que les facteurs constituant une menace pour la biodiversité sont traités dans le chapitre relatif à l'évaluation.

Date de publication 31/03/2009
Contributeur Guy Mboma