HTML Document CHAPITRE 6: VALEUR DE LA PRODUCTION AGRICOLE ANNUELLE,

HAPITRE 6: VALEUR DE LA PRODUCTION AGRICOLE ANNUELLE,
DÉDUCTION FAITE DE LA CONSOMMATION NATIONALE (en $US)

Les uniques données disponibles ont été tirées des rapports annuels de la Banque Centrale du Congo. Les valeurs marchandes des produits sont exprimées en DTS. Certaines valeurs marchandes sont manifestement sous estimées. A titre indicatif, l'exportation de 1.636 tonnes de thé a rapporté 20.000 DTS ou 27.000 $US.
En vue de remédier à cette situation, les valeurs marchandes des produits ont été également calculées à partir des prix des marchés internationaux (mercuriales internationales) et toutes ces données sont présentées dans le tableau 51.

Les tableaux 50 et 51 donnent respectivement la valeur de la production agricole annuelle en milliers de DTS et en milliers de $US.

6.1. VALEUR DE LA PRODUCTION AGRICOLE ANNUELLE (en DTS et en $US)
(déduction faite de la consommation nationale)

6.2. RENDEMENT DES ACTIVITÉS D'EXPLOITATION DE LA FAUNE SAUVAGE
(CHASSE, PÊCHE, RÉCOLTE DES CHENILLES)

6.2.1. Chasse

Il est très difficile en ce moment de déterminer le rendement des activités de la chasse au Congo, étant donné qu'aucune information statistique relative à la production de la chasse n'est disponible, bien que les entités locales continuent à exploiter la faune pour leurs besoins de subsistance et pour l'approvisionnement du marché local.
D'après la Division "Chasse" de la Direction de la Gestion des Ressources Naturelles Renouvelables (DGRNR), responsable de cette activité, il y a près de dix ans que les activités de la chasse échappent au contrôle de l'Administration Centrale. Cependant, la Banque Centrale du Congo a publié des statistiques de production de la chasse que nous présentons ci-dessous et dont elle ne donne ni les détails, ni la source.

Tableau 52 : Statistiques de production de la chasse au Congo (en milliers de tonnes)

1988

1989

1990

1991

1992

76

77

78

78

81

Source : Banque du Congo.

Actuellement, les activités de la Division Chasse sont concentrées sur la gestion de divers permis de capture, d'abattage, de détention et d'exportation des espèces de la faune et de la flore totalement ou partiellement protégées ainsi que de leurs sous-produits (peaux, dents, cornes, etc.). Les permis sont délivrés, soit dans le cadre de la Convention Internationale sur le Commerce des Espèces de Faune et de Flore Sauvages Menacées d'Extinction (CITES) dont le Congo est membre depuis 1978, soit dans le cadre de la gestion courante du reste de la faune au moyen des arrêtés et ordonnances règlementant la chasse au Congo.

Nous présentons, ci-dessous, la liste des espèces animales et végétales totalement ou partiellement protégées.

Concernant les permis CITES, nous avons constaté qu'une centaine d'exploitants réguliers sollicitent et obtiennent chaque année des permis de capture, de détention, de coupe et d'exportation des espèces de la faune et de la flore, tels que les perroquets gris, les perroquets verts, les tortues de terre, les serpents ainsi que l'Afrormosia elata qui est une espèce de la flore endémique au Congo.
Le nombre de spécimens de perroquets verts et de reptiles exportés annuellement varie selon la demande du marché, tandis que celui de spécimens de perroquets gris est fixé à 10.000 par an par la CITES. Le prix du perroquet vert sur le marché européen varie entre 2.000 et 2.500 FB. Celui du perroquet gris considéré comme le plus cher de tous les animaux de compagnie varie entre 3.000 et 3.800 FB sur le marché européen et 100 $US sur le marché Sud-Africain.

Le suivi des activités de la pêche au Congo est dévolu à deux structures du Ministère de l'Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme. Il s'agit du Service National de Développement de la Pêche (SENADEP) et la Division Pêche de la DGRNR. Ces deux structures ne sont pas en mesure de fournir des données fiables sur le rendement actuel de la pêche au Congo par manque de statistiques récentes. Le SENADEP, qui est chargé d'assurer l'encadrement des pêcheurs sur terrain et qui devait récolter les statistiques de production, a vu ses activités paralysées depuis 1991 par la suspension de la coopération étrangère avec le Congo. Quant à la Division Pêche, elle ne reçoit plus les statistiques de la pêche de l'intérieur du pays depuis plus de dix ans et ses activités se limitent aujourd'hui à la gestion de quelques permis d'exploitation et d'exportation des poissons d'aquarium.
Les statistiques de production disponibles qui sont reprises ci-dessous proviennent de trois sources, à savoir: le SENADEP, la Banque Centrale du Congo et la Division Pêche de la DGRNR.

Du SENADEP est venu le tableau 53 qui donne le rendement de la pêche industrielle au Congo pour l'année 1983.

Tableau 53 : Rendement de la pêche au Congo (1983)

PLANS D'EAU

SUPERFICIE
(Km2)

POTENTIALITE/AN

PRODUCTION (Tonnes)

RENDEMENT (t/Km2)

Min. (t)

Max. (t)

Grands lacs de l'Est

48000

156000

452000

38000

0.793

Lacs sahariens

2332

48980

48980

28100

12049

Système fluvial

34000

120000

200000

80000

2352

Triangle atlantique

2000

4000

6000

3800

1900

TOTAL

86332

328980

706980

150000

1737

Source : SENADEP, 1986.

Dans le tableau 54 sont consignées les statistiques de production de poissons publiées par la Banque Centrale du Congo pour les années 1988 à 1992. Ces statistiques sont à prendre avec réserve; les volumes de productions annuelles semblent supérieurs à la réalité.

Tableau 54 : Production des poissons (en milliers de tonnes métriques)

1988

1989

1990

1991

1992

252

259

267

267

283

Source : Banque du Congo.

Comme dit plus haut, la Division Pêche ne s'occupe plus que de la délivrance de quelques permis d'exploitation et d'exportation des poissons d'aquarium. Chaque année, les permis délivrés portent sur une quantité de 150.000 espèces.

La liste des familles dont les espèces sont exploitées comme poissons d'aquarium est présentée au tableau 55.

Tableau 55 : Liste des familles exploitées dans le secteur poisson d'aquarium en République Démocratique du Congo

FAMILLES

GENRES

Amphiliidés Phractura
Anabantidés Ctenopoma
Bagridés Auchenoglanis
Centropomidés Lates
Characidés Alestes et phenacogramnus
Cichlidés Tilapia, Hemichromis etc.
Cétharinidés Citharinus et Neolebias
Clariidés Clarias
Distichodontidés Aphyosenuon, Epiplatys, Nothobranchius et Aplocheilichthys
Distichodontidés Distichodus
Ichthyboridés Phago
Malopteruridés Malopterurus
Machokidés Synodontis
Mormyridés Mormyrops gnathonemus, Campylompmyrus et Genyomyrus
Meptopteridés Xenomystus
Polypteridés Polypterus
Protoptéridés Protopterus
Schilberidés Entropiellus
Tetraodontidés Tetraodon

Source : SENADEP, 1986.

6.2.2. Récolte des chenilles

Les données statistiques relatives à la récolte des chenilles sont inexistantes, bien que les chenilles soient commercialisées à travers de nombreux points de vente à Kinshasa et à l'intérieur du pays.

6.3. DÉPENSES COURANTES

Le maintien de la diversité biologique nationale coûte de l'argent à tous les pays. Les intervenants qui couvrent ces dépenses occasionnées par la gestion des ressources naturelles sont:

- le Gouvernement, à l'aide du budget national ;
- les Instituts, par leur budget incluant les recettes d'autofinancement ;
- la coopération internationale bilatérale et multilatérale ;
- les Organisations Non Gouvernementales nationales et internationales ;
- les Communautés locales.

De ces intervenants, seules les dépenses engagées par les quatre premiers sont disponibles et ont pu être récoltées; elles sont présentées dans les sections suivantes.

6.3.1. Gouvernement

Au cours de la période de 1989 à 1993, le Congo a dépensé à l'aide de son budget national (Budget Ordinaire et Budget d'Investissement) une somme de 5.392.000.000 de Zaïres (27.843.779 $US) pour le maitien de la biodiversité. Cette somme a été versée à l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, au Ministère de l'Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme, et au Ministère de l'Agriculture et Développement Rural. La répartition de cette somme entre les bénéficiaires, année par année, est donnée dans les tableaux 56 à 60.

Tableau 56 : Exécution du budget des dépenses courantes et en capital de l'Etat (en millions de Zaïres)
Tableau synthèse

 

1989

1990

1991

1992

1993

1. DEPENSES COURANTES dont :

770

3119

33

17904

7291

- Environnement

- Agriculture

- Développement rural

84

236

3

102

0

596

2850

28

17802

4291

90

33

2

0

3000

2. DÉPENSES EN CAPITAL

3643

5153

469

0

6070

- Environnement

- Agriculture

- Développement rural

129

385

24

0

0

1735

4768

138

0

6070

1779

0

307

0

0

3. TOTAL GÉNÉRAL

4413

8272

502

17904

13361

- Environnement

- Agriculture

- Développement rural

174

621

27

102

0

2331

7618

166

17802

10361

1869

33

309

0

3000

Source : Banque du Congo, Rapport annuel 1993.

a. Instituts
Rappelons que deux Instituts interviennent directement dans le domaine de l'Environnement. Il s'agit de l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) et de l'Institut des Jardins Zoologiques et Botaniques du Congo (IJZBC). Les budgets de ces Instituts sont approvisionnés par les trois sources suivantes :

- les crédits provenant du budget national de l'Etat ;
- les recettes d'auto-financement ;
- l'aide financière provenant de la coopération internationale.

De ces deux instituts, seul l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature a pu mettre à la disposition de notre étude quelques données relatives à son budget des cinq dernières années (tableaux 57 à 60).
Les crédits de l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature ayant été donnés ci-dessus, il ne reste plus qu'à présenter les fonds provenant de l'auto-financement et de la coopération internationale. Les tableaux 59 et 60 présentent respectivement les recettes d'auto-financement et l'aide financière de la coopération internationale à l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature.

Tableau 57 : Dépenses courantes de l'Etat dans l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) (en millions de Zaïres)

NATURE DU BUDGET

1989

1990

1991

1992

1993

Rénumération :

- Prévisions

- Réalisations

- Rapport

         

222

1015

3614

135656

5548341

346

742

21887

250458

5074446

156%

74%

606%

185%

91%

Fonctionnement :

- Prévisions

- Réalisations

- Rapport

         

675

5

2182

312246

96157

2

1

1

1

0

0.3%

20%

0.05%

0.0003%

0.0%

Sous-Total Budget Ordinaire :

- Prévisions

- Réalisations

- Rapport

         

897

1020

5796

447902

5644498

348

753

21888

250459

5074446

39%

74%

378%

56%

92%

Source: Institut Congolais pour la Conservation de la Natue, Bureau de la Comptabilité, Extraits des Etats Financiers, 1993 et 1994.

Un constat amer peut être fait au vu du tableau 57. A l'exception des frais de rémunération du personnel, l'intervention du Gouvernement est pratiquement nulle en ce qui concerne les frais de fonctionnement de cet Institut pourtant générateur de recettes.
Pendant la période considérée, seulement 0,14 % des fonds ont été mis à la disposition de l'Institut pour son fonctionnement.

b. Autres dépenses de l'Etat (dépenses d'investissement : voir tableau 58 ci-dessous)

Tableau 58 : Budget d'Investissement des autres services ICCN

NATURE DE BUDGET

1989

1990

1991

1992

1993

Budget d'Investissement          

- Prévisions

68

307

630

-

2220271

- Réalisations

74

73

64

-

0

- Rapport

109%

24%

10%

-

0.0%

Source: Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, Bureau de la Comptabilité, Extraits des Etats       Financiers, 1993 et 1994.

c. Recettes provenant de l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature
Ces recettes proviennent essentiellement de :

- ventes de permis de visite ;
- différentes taxes, notamment sur le passage des véhicules aux parcs, sur le passage des bétails et des personnes, sur la conservation pour la pêche, ...
- amendes transactionnelles.

Tableau 59 : Recettes de l'Institut Congolais pour la Consevation de la Nature (en millions de Zaïres)

 

1989

1990

1991

1992

1993

Prévisions

51

192

601

18039

1258322

Réalisations

343

596

6015

449619

5514005

Proportions

673%

310%

1000%

2492%

438%

6.3.2. Aides bi et multilatérales (en millions de Zaïres)

Tableau 60 : Aides bi et multilatérales

 

1993

1994

Fonctionnement

3.547

456972

Investissement

1943

-

TOTAL

5490

456972

a. Partenaires extérieurs de l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature
- Coopération Technique Allemande (GTZ).
- Agence Américaine pour le Développement International (USAID).
- Dilman Investment Company (GIC).
- Programme d'Education Virunga (PEV) parrainé par le Fonds Mondial pour la Nature ou World Wildlife Fund (WWF) et par l'UNESCO.
- Programme International de Conservation des Gorilles (PICG).
- Projet Forêt et Environnement.
- Centre de Formation et de Recherche en Conservation Forestière (CEFRECOF) financé par la Société Zoologique de New-York (SOZONY) et par la Société de Conservation de la Nature ou the Wildlife Conservation Society (WCS).

b. Coopération internationale
Pour tout pays en voie de développement, la coopération internationale bilatérale et multilatérale est une source importante de financement des dépenses de gestion de ses ressources naturelles renouvelables.
Ces quatre dernières années, le Congo n'a pas pu jouir pleinement de cet avantage à cause de la suspension de la coopération avec ses principaux partenaires bilatéraux et multilatéraux. Le pays a quand même bénéficié de quelques interventions matérielles de la part d'Instituts et Organisations Non Gouvernementales internationales, mais les données chiffrées sont inaccessibles.

Date de publication 31/03/2009
Contributeur Guy Mboma
Couverture géographique Congo, La République démocratique du