HTML Document CHAPITRE 5: IMPACT DES ACTIVITÉS HUMAINES SUR LA RICHESSE SPÉCIFIQUE

5.1. POPULATION HUMAINE, FACTEURS SOCIO-ÉCONOMIQUES ET BIODIVERSITÉ

5.1.1. Généralités

L'importance de conserver la diversité biologique est indéniable en vue de pérenniser les ressources biologiques indispensables au développement socio-économique durable du pays.
Pour la République Démocratique du Congo, dont l'abondance et la variété des ressources biologiques en font une grande puissance environnementale tant au niveau du continent africain qu'à celui de la planète, les systèmes socio-économiques formel et informel existant dans le pays semblent mettre en dualité l'urgence de conserver les ressources biologiques avec l'impérieuse nécessité de survie des populations et de développement.
Du point de vue de la biodiversité, les facteurs humains comptent parmi les éléments fondamentaux de la gestion des écosystèmes. En effet, l'homme joue tour à tour le rôle de destructeur et de protecteur de l'environnement.
Compte tenu de cet impact de l'homme et dans l'intérêt d'une gestion rationnelle de la biodiversité, il y a lieu d'examiner brièvement les données relatives à la démographie, à la culture et à l'économie.

5.1.2. Population et Biodiversité

En 1955, le Congo comptait environ 13 millions d'habitants. Selon les projections faites sur la base des résultats du dernier recensement, le pays comptait en 1995 une population estimée à 43 millions. Le taux d'accroissement naturel de la population est passé de 2,2 % en 1955 à 3,1 % lors du recensement de 1984. Avec ce rythme d'accroissement naturel, la population congolaise pourrait doubler en moins de 25 ans.
Cet accroissement de la population affecte davantage l'urbanisation du pays. En effet, la population urbaine au Congo s'élève à presque 40% de la population totale du pays. Elle est légèrement supérieure à la moyenne africaine qui est d'environ 34%.
Ce taux a presque doublé en 30 ans, passant de 22,6% en 1960 à 39,5 % en 1990. Il est estimé que près de 50 % de la population du Congo vivra dans les centres de 5.000 habitants et plus en l'an 2.000.
A titre d'illustration, la population urbaine est passée de 3,4 millions d'habitants en 1960 à 12 millions en 1984. Cette évolution représente un taux annuel de 5,3 %. Pour la période 1970-82, les Nations Unies ont estimé à 7,6 % le taux de croissance urbaine du Congo.
La croissance rapide de la population urbaine signifie donc que la taille des principales villes du pays s'agrandira. Cette situation s'accompagnera d'une augmentation des services urbains tels que le logement, les routes, l'adduction d'eau, l'assainissement, les établissements scolaires, les centres hospitaliers, etc. La construction de toutes ces infrastructures va nécessiter de grands travaux qui auront des impacts importants sur l'environnement.

En matière de surfaces cultivables, le Congo est un pays aux terres agricoles abondantes. Cependant, la superficie des terres arables mises en exploitation ne progresse pas aussi rapidement que la population. De 1973 à 1983, les terres arables ont augmenté de 2,1% par an. Au cours de la même période, l'accroissement démographique a été de 2,5 % environ par an.
En 1983, on comptait à peu près 0,32 ha par habitant pour une population agricole représentant presque 60 % de la population totale. Au cours des dernières années, cette proportion a chuté à moins de 0,2 ha de terres arables en production par habitant. La superficie des terres arables mises à la disposition de chaque individu devrait continuer à diminuer au cours des prochaines années.
La satisfaction des besoins alimentaires du pays et principalement la culture du riz, du manioc, du maïs et du mil exigera de grandes surfaces de terres dans la mesure où les méthodes culturales resteront encore longtemps archaïques. Les sols occupés par ces cultures deviendront victimes de l'érosion et de la désertification, si aucune stratégie de conservation appropriée n'est envisagée.

Un autre domaine où les pressions démographiques ne cessent de s'exercer est celui des ressources forestières. En effet à cause du faible niveau de revenu des ménages et du coût relativement élevé des sources d'énergie autres que le bois, l'accroissement non maîtrisé de la population se traduira dans les années à venir par une demande accrue de consommation de bois de chauffe. Ce qui, avec l'exploitation irrationnelle des ressources forestières qui caractérise les Congolais, entraînera une déforestation très importante et de ce fait une déstabilisation des écosystèmes forestiers.

5.1.3. Facteurs culturels et biodiversité

Les sociétés africaines évoluent dans un environnement imprégné des valeurs symboliques qui reposent sur un fond culturel dont il faut tenir compte pour la mise en oeuvre de tout programme de conservation et de protection de la biodiversité.
En effet, de même que l'accroissement de la population entraîne des risques graves sur la protection des écosystèmes, il faut souligner que la diversité des cultures et leurs particularités régionales influent considérablement sur la gestion de la biodiversité.
Ces pratiques culturelles sont observables à travers les activités de santé, de l'économie agricole, des habitudes alimentaires et de la gestion des arbres sacrés.
Cependant, l'étude des impacts des facteurs culturels sur la biodiversité devrait être rapidement entreprise pour déterminer l'influence de ces facteurs sur la gestion de la diversité biologique.

5.1.4. Facteurs économiques et Biodiversité

L'activité économique de l'homme exerce sur les ressources naturelles une pression qui ne manque pas de susciter des inquiétudes par la dégradation qu'elle occasionne sur l'environnement et les menaces écologiques qu'elle suscite pour les générations à venir. Ces dernières peuvent être observées à travers les activités agricoles, industrielles, d'élevage, de pêche, d'exploitation forestière, de pharmacopée, de tourisme, de chasse et de cueillette.

Dans le secteur des ressources halieutiques, dont les potentialités varient de 300.000 à 700.000 tonnes, les activités de pêche reposent sur un nombre restreint d'espèces de poissons, soit 1 à 7 % d'espèces inventoriées. La surexploitation de ces espèces présente un risque d'extinction dans la mesure où les techniques utilisées, comme l'utilisation des plantes à poison (Tephrosia vogelii), des pesticides et des filets à mailles inappropriées, ont une forte capacité de destruction.

L'agriculture, malgré la publicité qui entoure sa pratique et son développement, constitue la menace la plus importante sur la destruction de la biodiversité. D'emblée, il faut préciser que l'accroissement de cette menace s'est accentué au cours de ces dernières années.
Dans la société traditionnelle, la menace était faible dans la mesure où les populations vivaient dans une sorte de symbiose renouvelée avec leur environnement. En effet, les instruments utilisés, tels que la houe, la machette, le coupe-coupe, la bêche, etc., n'offraient pas de risques majeurs de destruction massive des écosystèmes forestiers ou de savane. De plus, le type d'agriculture basé sur l' autosubsistance se fondait sur l'exploitation des espaces très limités avec une longue période de jachère permettant une régénérescence des espaces cultivés pendant quelques temps et, de ce fait, contribuait à la conservation et à la protection de la biodiversité.

Les considérations évoquées ici peuvent utilement être étendues à la chasse et à la pêche qui obéissaient à des rythmes saisonniers assez rigides en vue de permettre la reproduction des poissons et des gibiers pendant ces périodes de délaissement. L'utilisation du panier, des nasses, des arcs et des flèches ainsi que des pièges ne permettaient qu'une exploitation très limitée des écosystèmes.

Le rythme croissant de destruction de la biodiversité n'est apparu qu'avec le phénomène colonial et l'intensification de l'urbanisation. Cette surexploitation des écosystèmes a encore été accentuée par l'introduction de l'agriculture mécanisée utilisant des engins à forte capacité de destruction et par la mise en œuvre des politiques agricoles privilégiant les cultures de rente au détriment des cultures d'autosubsistance.

De même, dans le domaine de la chasse, l'exploitation à grande échelle des gibiers avec des moyens technologiques modernes constitue aujourd'hui une menace de destruction intensive de la biodiversité.
D'après la Division "Chasse" de la Direction de Gestion des Ressources Naturelles Renouvelables (DGRNR), responsable de cette activité, il y a près de 10 ans que les activités de la chasse échappent au contrôle de l'Administration Publique.
Aussi, il est très difficile en ce moment de déterminer le rendement des activités de la chasse au Congo, étant donné qu'aucune information statistique relative à la production de la chasse n'est disponible. Néanmoins, les entités locales continuent à exploiter la faune pour leurs besoins de subsistance et pour l'approvisionnement du marché local.
Selon la Banque Centrale du Congo, les statistiques de production de la chasse sont passées de 76.000 tonnes en 1988 à 81.000 tonnes en 1992.
En dépit de cela, divers permis de capture, d'abattage, de détention et d'exportation des espèces de la faune et de la flore totalement ou partiellement protégées ainsi que de leurs sous-produits (peaux, dents, cornes, etc.) continuent à être délivrés par la Division de la Chasse du Ministère de l'Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme.

La liste des espèces animales et végétales totalement ou partiellement protégées figurent aux tableaux 30 et 31.

Dans le secteur forestier, la forêt couvre au Congo plus de la moitié du territoire national, avec près de 125 millions d'hectares de forêts denses représentant 47 % de l'ensemble des forêts denses africaines. Cette forêt renferme une énorme diversité biologique.
La production totale du bois industriel oscille, depuis quelques années, autour de 500.000 m3. On peut y ajouter la production artisanale dont les estimations se chiffrent à près de 2 millions de m3 et les 40 millions de m3 des bois de feu.
Par ailleurs, il faut signaler l'importance de produits forestiers non ligneux qui représentent 90 % des calories consommées par la population mondiale mais dont on ne dispose pas de données suffisantes pour le Congo.
Malgré son énorme potentiel forestier concentré dans la Cuvette Centrale, le Congo connaît dans certaines régions un déficit en bois de feu, bois de service et bois d'œuvre conjugué à une forte dégradation des sols, conséquence d'une utilisation abusive des ressources forestières par une population en constante augmentation.
La coupe massive du bois pour les besoins d'énergie-bois et le braconnage sont deux menaces majeures pour la diversité biologique.

Les activités touristiques peuvent porter atteinte à la diversité biologique en provoquant l'accroissement de la demande de certains produits de la flore et/ou de la faune. D'où, la nécessité d'organiser un tourisme qui n'endommage ni l'environnement, ni le patrimoine culturel.
Il y a lieu d'harmoniser les rapports entre les populations locales et les zones protégées afin d'éviter des conflits de gestion des terres et de mieux préserver la diversité biologique, notamment en organisant des activités de développement social et économique en faveur des populations vivant à la périphérie ou même à l'intérieur des parcs et des zones protégées.

Dans le secteur de la pharmacopée, chaque société traditionnelle possède une vaste connaissance des plantes utilisées pour la médication. Les forêts et les savanes congolaises sont des réservoirs importants des essences médicinales.
Au niveau local, il existait des mesures de conservation et de protection des espèces médicinales. En effet, dans chaque village, plusieurs plantes domestiques à vertu médicinale étaient interdites de destruction. L'on peut citer le papayer, le citronnier, le nkamba, le nkenge-kiasa, etc.
Plusieurs ouvrages sur les plantes médicinales au Congo et plusieurs études sur la portée pharmacologique de certaines essences forestières ou de savane décrivent largement les pratiques culturelles en vigueur dans chaque société en ce qui concerne la coupe ou la cueillette des plantes médicinales ainsi que sur le statut des personnes habilitées à le faire.
Beaucoup d'autres aspects de l'utilisation médicale et domestique des espèces animales et végétales restent encore à explorer.

2. IMPACTS DE L'ACTIVITÉ HUMAINE SUR LES ÉCOSYSTÈMES

Les activités anthropiques ayant un impact sur les écosystèmes congolais concernent la récolte du combustible ligneux, l'agriculture, l'exploitation forestière, la récolte des produits forestiers non ligneux, la pratique des feux de brousse, l'exploitation minière, la chasse et la pêche.

5.2.1. Impacts de la récolte des combustibles ligneux

L'énergie-bois représente environ 88 % de la consommation totale d'énergie dans les secteurs domestiques, industriels et de transport face aux autres formes d'énergie (pétrole, électricité et charbon).
Au regard des potentialités forestières énormes du Congo, on serait porté à croire qu'il ne peut y avoir une pénurie d'énergie-bois. La réalité est toute autre. Dans certaines régions, la demande en bois de feu excède la capacité régénératrice des terres forestières. Seules les régions relativement peu peuplées ou très boisées de la Cuvette Centrale semblent n'avoir que peu de problèmes d'approvisionnement en combustibles ligneux, hormis quelques périmètres autour des grandes agglomérations et des villes. Dans cette zone, l'essentiel du prélèvement provient des élagages périodiques des branches et du ramassage de bois mort et de ceux abandonnés sur les terrains défrichés.
Les besoins dendro-énergétiques entament annuellement près de 200.000 hectares de forêts naturelles. Les régions les plus touchées sont celles de Kinshasa, du Katanga et des deux Kasaï du fait de leur prédominance en principaux centres urbains du pays et de la très forte densité de la population en zones relativement peu boisées. La même inadéquation des approvisionnements s'observe dans les régions du Bas-Congo, de Bandundu et du Kivu (Nord et Sud-Kivu) à la suite d'une progression numérique des populations urbaines et rurales. Dans les deux Kivu, la situation s'est détériorée avec l'afflux massif des réfugiés rwandais et burundais dès 1994.
Avec une population estimée à environ 40 millions d'habitants et en tablant sur une consommation moyenne nationale en bois de 1 m3 par personne et par an, les besoins du pays en combustibles ligneux s'établiraient à 40 millions de mètres cubes.
Les quantités de combustibles ligneux actuellement produites en plantation sont minimes et insignifiantes.
Même si on parvenait à obtenir des rendements soutenus en plantations, avec une productivité moyenne de 12 m3 à l'hectare par an (conformément aux résultats obtenus dans les plantations du Plateau des Bateke sur l'Eucalyptus et l'Acacia), il faudrait près de 3,5 millions d'hectares de plantation pour satisfaire à la demande actuelle. Or, les efforts entrepris dans ce sens restent marginaux.
De 1940 à 1960, quelques 40.000 hectares ont été plantés; 20.000 hectares supplémentaires auraient été plantés par des brigades forestières sur financement de l'État entre 1961 et le début des années 70. Ces plantations ont été établies essentiellement pour la production de bois d'oeuvre plutôt que de bois de feu. Il faut par ailleurs signaler les essais menés conjointement par le PNUD et la FAO sur la plantation d'arbres dans les environs de Kinshasa. Les résultats ont été dérisoires et la plupart de ces plantations sont abandonnées et subissent des pressions de tous ordres.
Le Service National de Reboisement a réalisé quelques 650 hectares de plantation à Kinzono (Plateau des Bateke). Outre le Bas-Congo, ce Service a réalisé de petits projets de reboisement dans les environs de Lubumbashi, Bukavu et Kikwit. Le plus important programme de plantation de bois de feu est sans doute celui de 7.200 hectares réalisé sur le Plateau des Bateke sur financement du FED au courant de 1987. C'est dire donc que la forêt naturelle, en plus de produire du bois d'oeuvre et d'industrie, sera sollicitée, pour longtemps encore, dans la production de bois de feu.

5.2.2. Impacts de l'agriculture

Près de 60 % de la population congolaise seraient constitués des ruraux. Ces derniers pratiquent essentiellement une agriculture de subsistance. Pour ce faire, le milieu forestier leur procure un meilleur rendement que les conditions de savane. Par ailleurs, plusieurs cultures destinées à l'exportation ou au marché intérieur (café, cacao, palmier, etc.) s'accommodent mieux d'un type forestier climacique.
Environ 65 à 70 % de la population rurale intervient dans l'agriculture traditionnelle. La plupart des sources indiquent qu'il existe entre 3 à 4 millions de petites exploitations agricoles au Congo, cultivant au total 5 à 6 millions d'hectares annuellement. Elles fournissent environ les 3/4 des cultures vivrières, notamment le manioc, le maïs, le riz, le haricot et l'arachide.
Cette forme d'agriculture extensive est préjudiciable au maintien des forêts, surtout en zones de forte densité où le raccourcissement de la période de jachère ne permet plus à la forêt de se reconstituer. Elle est responsable d'environ 180.000 hectares de perte en superficie forestière annuellement. Les zones les plus touchées par cette activité se rencontrent dans les régions des deux Kasaï, de Bandundu, du Bas-Congo et du Katanga, et, d'une façon générale, la lisière du vaste ensemble forestier de la Cuvette Centrale.

5.2.3. Impact de l'exploitation forestière

Au Congo, l'exploitation forestière de bois d'oeuvre se déroule selon la méthode sélective. Elle consiste à récolter les belles tiges des essences commerciales recherchées, laissant derrière une forêt écrémée.
En effet, sur un peu plus de 700 espèces ligneuses répertoriées lors des inventaires forestiers, à peine une trentaine fait l'objet d'une exploitation plus ou moins intense. Les plus recherchées sont: Entandrophragma sp, Gossweilerodendron balsamiferum, Khaya sp, Chlorophora excelsa, Terminalia superba, Pericopsis elata et Millettia laurentii.
Le risque d'épuisement de ces espèces prisées est donc permanent dans ce type d'exploitation, surtout lorqu'elle est répétitive.
L'exploitation forestière touche annuellement environ 100.000 hectares de forêt pour une production annuelle oscillant autour de 500.000 m3. Elle provoque un déboisement annuel de l'ordre de 6.000 hectares. Toutefois, les superficies définitivement déboisées, représentées par les routes ouvertes, les beach (parcs à bois), les camps et autres ouvrages d'exploitation sont estimées à 2.000 hectares par an.
Une telle exploitation n'est en soi que peu préjudiciable à l'écosystème forestier. Malheureusement, elle constitue un noyau de colonisation humaine forte, liée aux activités forestières et à l'ouverture des voies de pénétration pour les agriculteurs dans un milieu qui leur était auparavant hostile. Ceci aboutit, à la longue, à un démantèlement des massifs forestiers parsemés de défrichements à des fins agricoles.
Dans certaines formations végétales, l'impact de ces défrichements est irréversible et le retour de l'état climax est devenu impossible. C'est le cas de la forêt du Mayumbe, soumise à une exploitation intensive pendant plusieurs décennies étant donné sa proximité du port de sortie. La composition spécifique et la variabilité intraspécifique s'en trouvent aujourd'hui menacées.
Face à l'épuisement de cette forêt de Mayumbe et compte tenu de l'objectif (établi en 1984) d'un décuplement de la production forestière d'ici l'an 2000, les tendances actuelles d'allocation présagent des fortes pressions dans les forêts de la Cuvette. Les conséquences de l'exploitation de ces forêts sur la conservation des ressources de la biodiversité sont de plus en plus évidentes, étant donné l'existence des interrelations étroites entre le monde végétal et le monde animal.
Ainsi, les conséquences néfastes de cette exploitation se manifestent sur la faune sauvage à la suite de la disparition d'arbres nourriciers et d'arbres refuges. C'est le cas notamment des chenilles dont les espèces les plus appréciées vivent sur les arbres des familles des Méliacées et des Caesalpiniacées, qui comportent malheureusement la plupart des essences commerciales intensivement exploitées.

5.2.4. Impacts des autres formes d'exploitation

Les formes de pression que subissent les ressources naturelles ne sont pas les moindres du point de vue de la conservation des ressources de la biodiversité. Elles sont ainsi regroupées simplement par le fait d'un manque de données chiffrées, fiables pour rendre compte de leurs impacts.

1°) Récolte des produits forestiers non ligneux
Les produits forestiers non ligneux comprennent tous les produits tirés de la forêt à des fins autres que l'utilisation conventionnelle de la matière ligneuse. Ces produits, servant tant à la pharmacopée traditionnelle qu'à l'alimentation humaine, sont parfois localement exploités de manière intensive et procurent des revenus substantiels aux ruraux par leur mise en marché.

L'exportation de l'écorce de Rauvolfia, par exemple, utilisée dans la fabrication des produits pharmaceutiques, représente en moyenne 150 tonnes. Les statistiques pour les autres produits se présentent ainsi en 1990:

Tableau 49: Production annuelle de quelques menus produits forestiers

PRODUITS

QUANTITE

Copal de Copaifera mildbraedii

38 tonnes

Noix de cola: Cola acuminata, Cola nitida, Cola ballayi

16 kilos

Pygeum africanum (écorce)

35 tonnes

Graines de calabar: Physostigma venenosum

7 tonnes

Graines de la glorieuse: Gloriora superba

1 tonne

Fleurs de pervenche

1,5 tonne

Voacanga sp. (écorce)

2 tonnes

Punga: Urena lobata

150 tonnes

Source: DCE/OZAC et DGRNR (MECNT).

La réglementation en cette matière est insuffisante et imprécise. Aucun mécanisme devant assurer la pérennité de ces produits n'est mis en place. Les statistiques par ailleurs échappent à l'administration; d'où la difficulté d'une planification pour leur exploitation rationnelle.

2°) Pratique des feux de brousse
Le feu est l'outil privilégié des agriculteurs traditionnels pour l'installation de leurs champs après défrichement de la forêt. Pour l'éleveur, l'utilisation de feu favorise l'apparition des jeunes repousses des graminées vivaces très appréciées par le bétail.
En zone humide, les feux sont généralement maîtrisés. Les conditions climatiques ne favorisent pas leur extension en dehors des zones mises à feu. Dans les zones sèches particulièrement, la maîtrise du feu est difficile et des incendies incontrôlés peuvent anéantir en quelques jours les réserves ligneuses et herbacées sur des milliers d'hectares. C'est surtout la végétation ligneuse et les herbacées annuelles qui en souffrent.
Les formations végétales les plus vulnérables aux feux de brousse sont:
- les forêts claires du Katanga situées dans la zone climatique où la durée de la saison sèche est d'environ 6 mois;
- les forêts sclérophyles ainsi que les savanes de l'Est du pays (Kivu);
- les savanes arborées et herbeuses du Kasaï, du Nord-Ubangi dans l'Equateur et des Cataractes dans le Bas-Congo ainsi que les savanes steppiques de Bandundu.

Les principaux effets de ces feux de brousse sont:
- l'accélération de l'érosion, particulièrement en zones accidentées et à forte pluviosité;
- la destruction de l'humus conduisant à la perte de la fertilité des sols;
- l'appauvrissement de la flore par la destruction des graines des plantes annuelles.

3°) Exploitation minière
L'exploitation minière, tout particulièrement lorsqu'elle est pratiquée à ciel ouvert sur des grandes superficies, est préjudiciable au maintien de la biodiversité.
Les activités extractives ou minières, même organisées de manière rationnelle pour l'exploitation des gisements, conduisent très souvent à la dégradation des ressources de l'environnement. La gravité et l'ampleur de cette dégradation sont fonction du volume des ressources exploitées et du type de ressource susceptible de générer des pollutions particulières nuisant aux éléments biotiques du milieu.
Généralement mécanisé et avec utilisation des engins lourds, l'exploitation de mines à ciel ouvert conduit au décapage des horizons superficiels du sol, à la mise à nu d'horizons pauvres ou concrétionnés, au tassement et au colmatage des terrains en exploitation. Il en résulte ainsi une inaptitude de ces terrains à reconstituer les éléments biotiques perdus au cours de l'exploitation.Les zones les plus touchées par cette activité sont situées dans la région de Mbuji-Mayi (Kasaï-Oriental) et le Sud-Est du Katanga (hinterland minier).

4°) Chasse et pêche
Au Congo, on estime qu'environ 75 % des protéines animales proviennent de la chasse, régulièrement pratiquée autour des villages et le long des voies de communications.
La chasse de subsistance est moins nocive et participe même à la préservation de la ressource cynégétique dont la forêt constitue la réserve, en autant que la pression démographique ne soit pas forte.
La chasse commerciale, par contre, née de la nécessité de répondre à la demande des populations urbaines en viande de gibier, peut devenir destructrice.
Le développement des routes facilite l'évacuation des produits de la chasse vers les centres urbains et induit des déséquilibres faunistiques, amplifiés par un braconnage professionnel orienté vers la récolte des trophées, d'ivoires, ou la capture d'animaux de compagnie (oiseaux, serpents, singes, etc.). Ces activités provoquent la raréfaction, voire la disparition pure et simple de certaines espèces.
Dans l'esprit de la réglementation existante, la chasse rurale n'est autorisée que pour les animaux non protégés. Or, les moyens utilisés par les villageois (armes à feu, pièges, filets, feu, etc.) ne différencient pas les animaux protégés de ceux non protégés. En outre, faute de vulgarisation, les villageois n'ont aucune connaissance de la catégorisation des animaux en espèces protégées et non protégées.

Quant aux ressources halieutiques naturelles en eaux continentales, on note une augmentation des prélèvements sélectifs concentrés sur quelques espèces recherchées par les consommateurs (par exemple: le capitaine du fleuve Congo). Ceci conduit à un déséquilibre écologique par élimination de certaines espèces.
Enfin, la connaissance de cette ressource reste souvent sommaire et d'autant plus difficile à préciser que les variations interannuelles des conditions climatiques entraînent des variations corrélatives de la productivité du milieu. La production varie entre 80 et 100 tonnes de poissons par an.

5.2.5. Stratégies de gestion, d'aménagement et niveau de recherche dans les écosystèmes

A l'heure actuelle, il y a lieu de relever, à titre de rappel, les documents de gestion suivants:
- le plan directeur de la Réserve de la Luki (1987);
- le plan de gestion de la Station de Capture d'Epulu;
- l'ébauche du plan d'aménagement de la Réserve à Okapi, dans l'Ituri (1994);
- l'ébauche du plan directeur du Parc National des Virunga (1994);
- le plan de gestion du Parc Marin National des Mangroves.

La recherche dans les parcs nationaux, domaines et réserves de chasse a porté sur les études de conservation de la faune et de la flore.
Faute de moyens, les recherches réalisées jusqu'à ce jour demeurent insuffisantes et peu diffusées.

5.3. STATUT ET CARACTÉRISTIQUES DES AIRES PROTÉGÉES (Annexe 4)

5.3.1. Les parcs nationaux

Avant l'indépendance, chaque domaine protégé était érigé par Décret Royal sur base d'un décret général signé en 1937. Les parcs nationaux ont tous été institués par des ordonnances-lois spécifiques qui confirment leur statut de Réserve Naturelle Intégrale d'autrefois. Ils couvrent environ 3.6 % de l'étendue du pays.
L'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) en est le seul organe gestionnaire. Ses attributions sont définies par l'ordonnance-loi n° 075-023 du 22 juillet 1975.
Il existe actuellement 7 parcs nationaux. Quatre d'entre eux sont inscrits sur la Liste des Biens du Patrimoine Mondial de l'UNESCO: le Parc National des Virunga, le Parc National de la Garamba, le Parc National de Kahuzi-Biega et le Parc National de la Salonga.

1°) Le Parc National des Virunga
Erigé en Réserve Naturelle Intégrale depuis sa création par le décret royal du 21 avril 1925, sous l'appellation de Parc National Albert, il a une superficie de 800.000 hectares. Ce parc est situé dans l'Est du pays (entre les latitudes 0E55' Nord et 1E35' Sud, et les longitudes 24E10' Est et 30E00' Ouest), à la frontière avec l'Ouganda et le Rwanda. Le "sanctuaire des Gorilles (2.900 hectares) en Ouganda et le Parc National des Volcans (23.000 hectares) au Rwanda lui sont contigüs.
L'altitude oscille entre 750 m dans la plaine centrale et 5.119 m au sommet du Mont Ruwenzori. Le parc comprend la vallée de la Semliki, une grande partie du lac Édouard (Idi Amin), les plaines de la Rwindi, Ishasha et Rutshuru au Sud du lac, la partie congolaise de la chaîne des Virunga et le Mont Ruwenzori.
Le lac Édouard (Idi Amin) est relié au bassin du Nil. On y trouve également des sources d'eau chaude dans la plaine de la Rwindi et le massif des Virunga dont certains volcans sont encore en activité, tels que le Nyamulagira et le Nyiragongo.

De par son étendue et sa position géographique à cheval sur l'équateur et en zone de contact entre deux grandes régions biogéographiques (Guinéenne et Soudano-Zambézienne), ajouté à son relief accidenté, ce parc renferme une végétation impressionnante et variée comprenant la forêt ombrophile au Nord, la savane à Capparis, Euphorbia pennisetum et Hypparhenia dans la partie centrale, les forêts de bambous et Hagenia sur les volcans actifs et éteints de la chaîne des Virunga au Sud, la végétation étagée allant des Hypericum, Hagenia, Dendrosenecio et Lobelia aux neiges éternelles des sommets du Ruwenzori en passant par les mousses et les lichens.

Cette grande variété de biotopes se traduit également par une très grande diversité de la faune. On y rencontre en effet:
- l'éléphant (Loxodonta africana), l'hippopotame (Hippopotamus amphibius), le buffle (Syncerus caffer), une variété d'antilopes (Kob, Waterbuck, Topi), les phacochères, les lions et divers singes dans la plaine centrale de la Rwindi;
- des colonies de pélicans dans la plaine de la Rutshuru;
-des gorilles de montagne (Gorilla gorilla beringei) et des chimpanzés (Pan troglodytes) dans la chaîne des volcans éteints;
- des okapis (Okapia johnstoni), espèce endémique au Congo, le Bongo (Tragelaphus euryceros) et l'Hylochère (Hylochoerus meinertzhagui) dans la forêt ombrophile de l'extrême Nord; enfin,
- de nombreux oiseaux dont plusieurs espèces migratrices y trouvent également refuge. D'où la création d'un centre de baguage et de recherche ornithologique à la Lulimbi.

Du point de vue de la conservation, le parc comprend 3 secteurs de gestion: Rwindi au Centre, Rumangabo au Sud et Mutsora au Nord.
La pratique des feux de brousse contrôlés constitue l'outil d'aménagement par excellence pour régénérer la végétation.
Le Projet WWF/UICN/Société Zoologique de Francfort a contribué jusqu'à tout récemment (1993) à la protection du Gorille et de son habitat et à la promotion du tourisme en rapport avec cette espèce.

2°) Le Parc National de la Garamba
D'une superficie de 500.000 hectares, sa création a été décidée par le décret royal du 17 mars 1938. Ce parc est situé dans l'extrême Nord du Congo, aux confins de la frontière avec le Soudan, entre 28°48' et 30°00' de longitude Est et 3°45' et 4°41' de latitude Nord. Il est contigü au Nord au "Lantoto Game Reserve" du Soudan et entouré de trois grands domaines de chasse (Azandé, Gangala-na-Bodio et Mondo-Missa).
Sur le territoire du parc, l'altitude varie entre 710 et 1.061 m. On y observe d'assez importantes dépressions marécageuses et plusieurs inselbergs essentiellement granitiques. La pluviosité annuelle maximale est d'environ 1.500 mm.

Le parc est formé de vastes savanes entrecoupées de galeries forestières plus ou moins dégradées. Il est situé entre les régions biogéographiques Guinéenne et Soudanienne. Une savane densément boisée, des galeries forestières et des marécages à Papyrus cèdent graduellement place à une savane faiblement boisée plus ou moins ouverte au Nord. Les principales graminées de savanes ouvertes sont Londetia arundinacea, Panicum et Hyparrhenia spp ainsi que Urelytrum thyrsoides. Dans les savanes boisées, les principales espèces rencontrées sont: Albizia spp, Bauhinia, Dombeya et Erythrina. Les forêts-galeries et les îlots forestiers contiennent Irvingia smithii, Chlorophora excelsa, Klainedoxa sp, Khaya senegalensis, Ficus sp. Les marécages sont dominés par Cyperus papyrys et Mitragegna africana.

Du point de vue faunique, ce parc contient probablement le dernier refuge du Rhinocéros blanc du Nord (Ceratotherium simum cottoni). Soumise au braconnage intensif, cette espèce figure sur la liste des 12 animaux à protection totale de l'UICN. Grâce au Projet "Rhino" qui en assure la protection, la population s'accroît lentement. De 15 qu'ils étaient au départ, on en dénombrait 21 en 1987 et 32 au début de 1997. On y trouve également l'éléphant (Loxodonta africana), la girafe (Giraffa camelopardalis congoensis) endémique au Congo, l'hippopotame (Hyppopotamus amphibius), le buffle (Syncerus caffer), le Bubale (Alcelaphus sp), le Cobe (Kobus kob), le waterbuck (Kobus illipsiprymnus), le chimpanzé (Pan troglodytes), le babouin (Papio anubis), le colobe (Colobus sp), le cercopithèque (Cercopithecus aethiops), l'antilope rouanne (Hippotragus equinus), le sitatunga (Limnotragus spekei), le reedbuck (Redunca redunca), le guib harnaché (Tragelaphus sylvicultor), le bongo (Boocercus enryceros), le phacochère (Phacochoerus porcus), l'hylochère (Hylochoerus meinertzhageni), le lion (Panthera leo) et le léopard (Panthera pardus).

Le parc comprend deux secteurs de contrôle. Le secteur Est, ayant comme station Nagero, et le secteur Ouest, supervisé par la station de Gangala-na-Bodio. Un troisième secteur est prévu pour le Nord.

3°) Le Parc National de l'Upemba
Ce parc fut créé par le décret royal du 16 mai 1939. D'une superficie de 1.000.000 d'hectares, ses limites furent maintes fois modifiées pour n'être définitivement fixées, en y incluant une zone annexe, que par l'ordonnance n° 75-241 du 22 juillet 1975.
Il est situé entre les latitudes 8°45' et 9°05' Sud et les longitudes 26°00' et 27°10' Est. L'altitude varie de 1.750 à 1.800 m. Le relief est peu accusé dans sa partie Nord-Est et présente une zone de dépression et un secteur fortement raviné sur le contrefort des Monts Kibara. Une pénéplaine existe dans le bassin de la basse Lufira. Les cours des rivières Mute et Luingila y sont inclus, de même que l'étroit plateau de la Manika, extension septentrionale du plateau de Biano. La pluviosité moyenne annuelle varie entre 1.200 et 1.400 mm. La température en saison sèche varie entre 20° et 22°C le jour et peut descendre jusqu'à 8°C la nuit.

La végétation du parc est constituée de vastes régions de savanes herbeuses, de marécages et de hauts plateaux parsemés de galeries forestières. Les espèces de savane les plus communément rencontrées sont: Hyparrhenia, Andropogon paspalum, Tricholaena, Brachiara humidicola, Cyperus chrysocephalus, Hymphea kendelotii, Ultricularia. Le couvert forestier est essentiellement constitué de Albizia, Afzelia sp, Berlinia sp, Brachystegia sp, Combretum sp, Monota sp, Parinari sp, Pericopsis elata (Afrormosia sp), Pterocarpus sp, Uapaca sp et Vitex sp.

Avec le Parc National de Kundelungu, le Parc National de l'Upemba constitue le seul endroit au Congo où existe le zèbre (Equus burchelli bohmi) dans son milieu naturel. On y rencontre également une espèce de crustacé (Thermobathynella adomi) dans les eaux des sources thermales de Kaziba à 55°C. Parmi les autres espèces animales rencontrées signalons: Loxodonta africana cyclotis, Syncerus cafffer caffer, l'antilope lechwe, Taurotragus aquinus, Hippotragus niger, Hippopotamus amphibius, Redunca arundinum, Ourebia ourebi, Sylvicapra grimmia, Phacocoerus aethiopicus, Potamochoerus porcus, Alcelaphus lichtensteini ainsi que de nombreux oiseaux terrestres et aquatiques.

Deux secteurs de gestion et de contrôle y sont inclus: le Nord avec pour station Lusinga et le Sud avec pour station Kayo. Les feux de brousse contrôlés et planifiés constituent l'outil d'aménagement pour régénérer la végétation.
Le parc a fait l'objet de nombreuses études géomorphologiques et écologiques à l'époque coloniale.

4°) Le Parc National des Kundelungu
A l'époque coloniale, une partie du territoire actuel du parc (environ 220.000 hectares) fut érigée en domaine de chasse par le décret du 11 novembre 1939. Ce n'est qu'en 1970 que ce territoire a reçu le statut d'un parc national par ordonnance n° 70-317 du 30 novembre 1970. Celle-ci fut modifiée et remplacée par l'ordonnance n° 75-097 du 1er mars 1975 fixant définitivement ses limites, portant ainsi sa superficie à 760.000 hectares.
Le parc comprend une réserve naturelle stricte de 220.000 hectares et 540.000 hectares de zone annexe. Il est situé entre les latitudes 9° et 11° Sud et les longitudes 27°51' et 30°00' Est. L'altitude varie de 1.200 à 1.700 m. La partie de la réserve est un ensemble de hauts plateaux et de collines caractéristiques de la région. Ses limites sont constituées de falaises tombant presque perpendiculairement sur la vallée de la Lufira. Il abrite les chutes de la Lofoï (affluent de la Lufira) réputées les plus hautes d'Afrique (384 m) avec un jet continu de 347 m.

La végétation est constituée de vastes savanes herbeuses et boisées sur les hauts plateaux, entrecoupées de belles galeries forestières tombant à pic dans les basses savanes. L'espèce forestière dominante est le Brachystegia sp, intervenant à environ 90 % dans les hauts plateaux (1.600 m). Les savanes herbeuses sont à dominance d'Hyparrhenia. L'analyse phytogéographique des plateaux suggère une flore zambézienne type comprennant des espèces telles que Cythea thomsoni, Pteris catoptera, Nymphaea sulphurea, Hypericum oligandrum, Indigofera peltat, Dolichos branoensis, Drisera affinis, Drosera katangensis, Craterostigma kundelungense et Psychotria mushitida.

La faune y est particulièrement riche en ongulés, mais aussi en félidés. Parmi les ongulés, on signale: le zèbre (Equus burchelli), l'antilope rouane (Hippotragus equinus), l'antilope noire (Hippotragus niger), le grand kudu (Strepsiceros strepsiceros), l'élan du cap (Taurotragus oryx), le reedbuck (Redunca redunca), le waterbuck (Kobus ellipsiprymnus), le bushbuck (Tragelaphus scriptus), le bubale (Alcelaphus lichtensteini), l'oréotrague (Oreotragus oreotragus), les céphalopes, le buffle (Syncerus caffer). Les félidés comprennent: le lion (Panthera leo), le léopard (Panthera pardus), le guépard (Acinonyx jubatus), le lycaon (Lycaon pictus), l'hyène (Crocuta crocuta), le chacal (Thos adusus). Parmi les primates, on signale: le singe de savane (Cercopithecus aethiops), le singe bleu (Cercopithecus mitis kandti), le babouin olive (Papio anubis) ainsi que les galagos.

5°) Le Parc National de la Maïko
Créé par l'ordonnance-loi n° 70-312 du 20 novembre 1970, ce parc a une superficie d'environ 1.000.000 d'hectares. Il est situé entre les latitudes 0° et 1° Sud et les longitudes 27° et 28°30' Est. L'altitude oscille entre 1.000 et 2.000 m.
Ce parc est situé dans la région montagneuse séparant le bassin central du fleuve Congo et les chaînes de montagne du flanc occidental de la Rift Valley. Le Nord et le Sud sont accidentés, mais la partie centrale est quasi plate. La pluviosité y est élevée et varie entre 1.200 et 1.800 mm. La saison sèche est quasi inexistante.
Le parc est drainé par les rivières Maïko (épine dorsale), Lindi et Lubutu. Il abrite une forêt ombrophile dense de type montagneux et d'accès malaisé. La production y est élevée. La faune y est tout aussi variée; cependant la caractéristique le distinguant des autres est le fait qu'il contient à lui seul les trois espèces rares suivantes: le gorille de montagne (Gorilla gorilla beringei), l'okapi (Okapia johnstoni) et le paon zaïrois (Afropavo congoensis). Aucune prospection systématique n'a été réalisée sur la faune et la flore.

6°) Le Parc National de Kahuzi-Biega
D'une superficie de 600.000 hectares, ce parc a été créé par l'ordonnance-loi n° 70-316 du 30 novembre 1970. L'objectif visé a été de protéger les gorilles de montagne habitués aux visites des touristes. Ses limites actuelles ont été définies et fixées par l'ordonnance n° 75-238 du 22 juillet 1975. Il est situé entre les latitudes 2°10' et 2°52' Sud et les longitudes 28°40' et 28°50' Est.
L'altitude va de 1.800 m à 3.400 m (volcan Kahuzi). Les montagnes dominent l'Ouest de la Great Rift Valley du bassin du Congo. A l'Ouest du parc, un terrain récent ondulé forme une ceinture entre la forêt de basse altitude et celle de haute altitude. Il contient deux volcans éteints d'où il tire son nom (Kahuzi et Biega). Les températures moyennes annuelles minima et maxima sont respectivement de 10E4'C et 18EC. La pluviosité, irrégulière à travers l'année, est de l'ordre de 1.800 mm.

Les deux tiers environ de la forêt de montagne de ce parc sont constitués de forêts denses, mélangées à des îlots de bambous, particulièrement en haute altitude. En basse altitude, la végétation est de plus en plus ouverte. Les graminées alpines et sub-alpines apparaissent en hautes altitudes. Cette succession étagée par rapport à l'altitude se présente comme suit:
- forêt de montagne (de 2.600 à 3.400 m) ayant comme essences dominantes: Podocarpus sp, Ficus sp, Chrysophyllum longipes, Parinari sp, Carapa grandiflora, Symphonia globulifera;
- forêt de bambous (de 2.350 à 2.600 m) à prédominance de Arundinaria alpina;
- forêt marécageuse (de 2.250 à 2.350 m);
- marécage à Cyperus papyrus dans l'étage inférieur.

La diversité de l'habitat dans ce parc se traduit par une faune aussi variée comprenant: les gorilles de montagne (Gorilla gorilla beringei) - en forêt de bambous surtout -, le chimpanzé (Pan trogodytes), le cercopithèque à face de hibou (Cercopithecus hamlyni), le singe blanc et noir (Colobus guereza), le colobe rouge (Colobus badius), l'éléphant, l'hylochère, divers antilopes et céphalophes. L'avifaune est constituée de l'oiseau soleil de Rockefeller (Nectarinia rockefeller), le grand bec vert africain (Pseudocalyptomena graweri) et le chanteur des marais (Bradypterus graweri).

Le parc comprend une station centrale (Tshivanga) et une station secondaire à Itebero, vers sa limite Nord. Cinq postes de patrouille y ont été installés depuis 1980 pour renforcer la surveillance périphérique. Une politique d'éducation et d'intégration des populations locales a été initiée par le pays dès 1985. Elle fut renforcée par les projets UICN/WWF et GTZ/Congo pour la sauvegarde du gorille de montagne.

7°) Le Parc National de la Salonga
Créé par l'ordonnance n° 70-318 du 30 novembre 1970, ce parc constitue avec ceux des Virunga, de la Garamba et de la Maïko, l'un des sites du Patrimoine Mondial reconnus par l'UNESCO. D'une superficie de 3.600.000 hectares, il est la plus grande réserve de forêt tropicale humide du monde. Il est entièrement situé dans la Cuvette Centrale du Congo, entre 1°00' et 3°30' de latitude Sud et 2°00' et 23°00' de longitude Est.
L'altitude varie entre 350 et 530 m. Il est situé dans un vaste bassin de sédimentation, entaillé par un réseau hydrographique relativement dense. L'Ouest du parc se présente sous forme d'un plateau à très faible relief, aux rivières larges et sinueuses et aux rives marécageuses. A l'Est, cependant, le relief se relève sensiblement et les vallées y sont encaissées. Le climat y est de type équatorial, chaud et humide, avec une température moyenne annuelle de 25,5EC et une pluviosité avoisinant les 2.000 mm.

La végétation y est très variée, allant du type forestier au type herbeux. Dans les terres fermes, ce sont les forêts ombrophiles sempervirentes qui prédominent avec comme essences principales le Gilbertiodendron dewevrei et le Brachystegia laurentii. Les forêts semi-caducifoliées occupent surtout les interfluves. Elles sont à stratification irrégulière, le plus souvent avec une composition floristique très variée. On y rencontre notamment des Staudtia stipitata, Polyalthia suavaeolens, Scorodophleus zenkeri, Plagiostyles africana.
Les forêts secondaires et les jachères forestières sont quant à elles localisées le long des routes et dans les zones habitées. Les modifications brutales des périodes d'inondation et de décrue favorisent aux abords des grandes rivières le développement des groupements pionniers ou de transition, tels que Macaranga lancifolia, Harungana madagascariensis, Raphia sese, Pandanus sp. On y distingue des forêts inondables sur plaines alluviales, dominées par Oubanguia africana, Scytopetalum pierreanum et Guibourtia demeusei et des forêts marécageuses dans les dépressions et les bas-fonds mal drainés. Les espèces dominantes sont: Entandrophragma palustre, Coelocaryon botryoïdes et Symphonia globulifera.
A proximité du cours principal des grandes rivières, spécialement le long de la Salonga, apparaissent des clairières issues de la destruction de la végétation par des grands herbivores. Ces formations herbeuses sont essentiellement composées de graminées et de Cypéracées et sont très localisées.
A l'extrémité Sud du parc, apparaissent les premiers îlots de savane à graminées parsemés d'arbustes. Les espèces les plus courantes sont: Heteropogon contortus, Ctenium newtonii et Hymenocardia acida.

La faune est constituée de divers animaux de la forêt équatoriale. Toutefois, ce parc a la particularité d'abriter le chimpanzé nain (Pan paniscus), une espèce en voie de disparition dans le monde. Les animaux les plus communs sont: l'antilope Bongo (Boocercus euryceros), l'antilope Sitatunga (Tragelaphus spekei), le sylvicapre (Sylvicapra grimmia), le crocodile aquatique (Crocodylus sp), le Potamochère (Potamochoerus porcus), le céphalophe à dos jaune et à front noir (Cephalophus sylvicultor et Cephalophus nigrifrons), l'hippopotame (Hippopotamus amphibius), l'éléphant de forêt (Loxodonta africana cyclotis), l'éléphant nain (Loxodonta pumilio), le buffle nain de forêt (Syncerus caffer nanus) et le pangolin.
L'avifaune est très variée. On y rencontre le fameux perroquet gris (Psittacus erithacus) et le paon congolais (Afropavo congoensis),une espèce rare menacée d'extinction, des serpents et une faune ichtyologique très abondante.

Son accessibilité malaisée le met partiellement à l'abri des activités humaines. Des pressions s'y exercent malgré tout sous forme de braconnage et l'on fait grand usage de la végétation à des fins domestiques.
Deux secteurs de surveillance y sont installés: le secteur Nord avec comme station-mère Monkoto et le secteur Sud dont la station-mère est Anga.

8°) Le Parc Présidentiel de la N'Sele
Hormis ces sept parcs nationaux du type conventionnel, il y a lieu d'ajouter le Parc Président Mobutu de la N'Sele, comprenant une partie où les animaux vivent en liberté et une autre partie où ils sont en captivité. Ce parc, d'une superficie de 3.000 hectares, est situé à environ 60 Km de Kinshasa. Il a été créé par l'ordonnance n° 83-110 du 3 mai 1983 et a un statut juridique de "Réserve Naturelle Intégrale".

Enfin, il convient de signaler le projet imminent de la création de trois nouveaux parcs nationaux, à savoir:
- le Parc National à Okapi, situé au Nord-Est du pays et d'une superficie d'environ 1.372.625 hectares. Ce parc sera appelé à protéger essentiellement l'Okapi, espèce endémique au Congo;
- le Parc National de la Mondjo, situé au Nord-Ouest du Congo. Il sera appelé à protéger la forêt dense sèche dégradée qui s'y trouve, de même que les troupeaux d'éléphants gros porteurs qu'elle abrite;
- le Parc Marin de Moanda, d'une superficie de plus ou moins 60.000 hectares et situé à l'extrême Sud-Ouest du pays. Ce parc protégera le biotope spécial du littoral atlantique, que sont les mangroves à palétuviers.

9°) La Réserve de Swa-Kibula
Par ailleurs, l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) propose la création d'une Réserve à Swa-Kibula, ayant statut de parc. Celle-ci sera appelée à protéger l'écosystème caractéristique de la bande savanicole du Sud du pays à galerie forestière typique et où vivent des troupeaux de buffles de Simpson, des antilopes rouanes, etc.

5.3.2. Les domaines de chasse

La gestion des domaines de chasse, existants ou à créer, relevait directement du Service spécialisé du Ministère de l'Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme. Elle a été transférée à l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (IZCN) par l'arrêté n° 36/DECNT/BCE/78 du 13 juillet 1978 du Ministre de l'Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme.
Le Congo compte au total 57 domaines de chasse couvrant 966 hectares, dont seulement 19 sont opérationnels ou fonctionnels. Les autres, pour la plupart créés à l'époque coloniale, sont abandonnés pour diverses raisons d'ordre matériel ou financier.

5.3.3. Les réserves de la biosphère

Du point de vue juridique, ces aires sont en principe régies selon les concepts de l'UNESCO. Elles sont par ailleurs érigées par ce dernier qui délivre des permis ou des attestations ad hoc à l'issue des études préliminaires de délimitation et de faisabilité.
Au Congo, aucun acte juridique n'existe pour concrétiser l'action de l'UNESCO quant à la gestion de ces aires protégées. La gestion et la supervision sont néanmoins assurées par le Secrétariat National du Programme MAB au Congo, rattaché au Ministère de l'Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme.
Le pays possède actuellement 282.700 hectares (soit 0,11 % du territoire national) protégés sous forme de réserves de la biosphère. Il en existe au total trois, dont:

1°) La Réserve de Yangambi
Cette réserve, d'une superficie de 220.000 hectares, a été instituée comme réserve forestière naturelle à l'époque coloniale. Sa gestion fut alors confiée à l'Institut National d'Etudes Agronomiques du Congo (INEAC).
En 1975, l'année de l'adhésion du Congo au Programme MAB de l'UNESCO, cette gestion fut rétrocédée et confiée à la section MAB/Congo.
Située entre les latitudes 0°50' Nord et 1° Nord et les longitudes 24°15' et 24°30' Est, cette réserve se caractérise par deux entités géomorphologiques distinctes: d'une part, un complexe de plateau sablonneux, et de l'autre, une plaine alluviale, séparés par un escarpement. L'altitude varie entre 490 et 530 m. Le climat y est de type équatorial, chaud et humide.

La végétation, très dense, est dominée par les faciès suivants:
- forêts ombrophiles sempervirentes à Gilbertiondendron dewevrei, ayant comme essences compagnes le Diogoa zenkeri, Eulophia sauderissiana, Tsolona thonneri;
- forêts climaciques à Brachystegia laurentii, dont la strate arborescente est dominée par le Brachystegia laurentii, accompagnée de Cola sp, Garcinia sp, Diospyros sp et Isolana prunelii;
- forêts secondaires, dominées à l'âge adulte par Scorodophloeus zenkeri, Pycnanthus angolensis, Fagara macrophylla, Canarium schweifurtii.

Dans les vallées du fleuve et de ses tributaires, on rencontre des prairies aquatiques à Echinochloa stagminina, Echinochloa pyramidalis et Vassia cuspidata ainsi qu'une végétation arbustive périodiquement inondée nettement monospécifique à Calchoretum cordifoliae. On y signale également des forêts insulaires, avec prédominance de Bridelia ipicolo, Ficus mucuso et Spondianthus preussii. Les autres espèces caractéristiques sont: Entandrophragma palustre, Myrianthus scandens, Mystragyne stipulosa.

Un relevé faunique n'y a pas encore été réalisé. On peut néanmoins admettre que le cortège y est le même que celui existant dans la zone équatoriale.

Le siège de la station-mère est situé à Yangambi.

2°) La Réserve de la Luki
La Réserve forestière de la Luki fut créée en janvier 1937 et sa gestion fut confiée à l'Institut National pour l'Etude Agronomique du Congo (INEAC). Ce ne sera qu'en 1979 que ce domaine forestier sera reconnu comme faisant partie du Réseau Mondial des Réserves de la Biosphère de l'UNESCO. Sa gestion a été alors confiée au Comité National MAB/Congo.
Cette réserve est située entre 13°10' et 13°15' de longitude Est et 5°35' et 5°43' de latitude Sud. Elle a une superficie de 33.000 hectares. L'altitude varie de 150 à 500 m. Elle est caractérisée par une série de collines ayant parfois des crêtes inaccessibles et des pentes de l'ordre de 10 à 15 %. Les vallées, très encaissées, sont fréquemment sèches. L'ensemble de l'écosystème appartient entièrement au bassin hydrographique de la rivière Luki, affluent de la Lukunga se jetant dans le fleuve Congo.

La végétation de terre ferme comprend:
- une formation méssicole et végétale comprenant les espèces suivantes: Bidens pilosa, Sida acuta, Croton hirsitus, Cyathula prostata, Synedrella nodiflora, Ageratum conyzoïdes, Panicum brevifolium, Mecuna preuriens, Commelina capitala, Passiflora foctida, Phyllanthus niruri, Digitaria polybotrya, Mikania chenopodifolia et Urena lobata
- une formation gascaricole constituée des groupements gascaricoles herbeux et des groupements gascaricoles arbustifs;
- une végétation de forêts secondaires jeunes et de forêts secondaires adultes. Les premières occupent de faibles étendues et résultent de l'évolution normale de la végétation post-culturale ou de la reforestation des savanes protégées contre le feu. Les essences caractéristiques sont: Terminalia superba et Xylopia sp.;
- des forêts primaires à Gossweilleredendron balsamiferium et à Gilletiondendron kisantuense ainsi que des forêts hétérogènes remaniées à dominance locale de quelques essences, telles que Guarea cedrata, Staudtia stipitata, Ganopyllum giganteum, Nesogordiana leplaei, Gambeya lacourtiana;
- des savanes arbustives soumises au régime des feux courants, dominées par Hypparhenia diplandra, Hypparhenia filipendula, Hypparhenia familiaris, Brachiaria mizantha, Becheropsis uniseta.

La végétation semi-aquatique est composée de grandes herbacées vivaces, de sous-arbustes et de ptéridophytes. La composition floristique de la végétation aquatique est essentiellement composée de Polygonum salicifolium, Polygonum panigera, Cyclosurus striatus, Acroceras zizanoides, Struchum spargonophora, Cyperus haspan, Scleria raremosa, Fuirena umbellata, Commelina diffusa, Psophocarpus scandens.

3°) La Réserve de la Lufira
D'une superficie de 27.000 hectares, cette réserve est située dans le Sud-Est du Congo. Reconnue par l'UNESCO en 1979, elle est actuellement quasi abandonnée par manque de moyens matériels et financiers. Elle visait, à sa création, l'étude des interactions entre les activités humaines et les terres à pâturages en vue de dégager une méthode de lutte contre la dégradation et l'érosion du sol.

5.3.4. Les réserves forestières

Les réserves forestières ont pour objectif de protéger la forêt naturelle, de promouvoir la recherche sylviculturale, voire d'enrichir la forêt naturelle en vue de promouvoir la production de bois industriel et de bois de feu. Environ 517.165 hectares de la superficie du pays sont protégés sous forme de réserves forestières.
Il n'existe en principe aucun texte juridique de leur gestion. Les quelques textes actuellement disponibles datent de l'époque coloniale.
La gestion de ces réserves relève du Ministère de l'Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme, par le biais de la Direction de Gestion des Ressources Naturelles Renouvelables (DGRNR).

5.3.5. Les jardins zoologiques et botaniques

Ceux-ci sont sous la responsabilité de l'Institut des Jardins Zoologiques et Botaniques du Congo (IJZBC) institué par ordonnance nE 78-215 du 5 mai 1978.
Il existe trois jardins zoologiques situés respectivement à Kinshasa, Kisangani et Lubumbashi, ainsi que trois jardins botaniques situés à Kisantu dans le Bas-Congo, à Eala dans la Région de l'Equateur et à Kinshasa (Parc de la Révolution).

5.3.6. Les secteurs sauvegardés

La loi n° 75-024 du 22 juillet 1975 définit le principe de leur création et en fixe le cadre juridictionnel, de même que le cadre organique.
Aux termes de cette loi, il en résulte que tout secteur non soumis aux servitudes humaines reconnues légalement et présentant un intérêt particuler du point de vue de la conservation, de la restauration ou du développement doit être sauvegardé.
D'autres textes de loi ou de réglementation formulent des restrictions spécifiques relatives à la pêche, à la chasse, aux usages privés et publics et à l'exploitation des ressources naturelles; bref, de toute action pouvant inhiber le développement de la faune et de la flore.

Date de publication 31/03/2009
Contributeur Guy Mboma